Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
Non, ce n'est pas mon âge. Mais, aujourd'hui,
l'« epoch » d'Unix et de l'Internet a cinquante
ans.
J'ai toujours été fasciné par les calendriers. C'est un intérêt
courant chez les informaticiens, d'autant plus que la quasi-totalité
des logiciels qui manipulent des dates sont bogués, en partie en
raison de la complexité du problème.
Tous les calendriers commencent par une date spéciale. Cela
peut-être la naissance d'un prophète, le début de sa prédication,
une insurrection, une proclamation, un serment, une grande bataille,
ou un autre événement important, réel ou imaginé. Il y a avant et
puis après. Ainsi, le calendrier légal en France, comme dans la
plupart des pays du monde, est fondé sur la date de naissance
(supposée…) de Jésus-Christ. Pour le laïciser
un peu, on parle désormais d'« ère commune »
et nous sommes donc le 1 janvier 2020 de l'ère commune (en anglais,
CE, pour « common era ».)
Cette date spéciale se nomme en anglais
« epoch » et nous allons parler ici d'une « epoch »
intéressante, le premier janvier 1970.
Car le choix de la date spéciale est crucial. Elle sépare
l'histoire en deux, avant, âge de ténèbres, d'ignorance et
d'oppression, et après, âge du bonheur et de la lumière. D'où le
choix d'événements grandioses pour distinguer l'avant et
l'après.
Mais les ordinateurs ne sont pas romantiques. Ils se
moquent des grands sentiments et des passions humaines, ils sont
gérés par la pure rationalité. Quand on a besoin de définir une
« epoch », pour les ordinateurs, il n'est pas nécessaire d'utiliser une date
émouvante. Et, comme on a rarement besoin, sauf si l'ordinateur est
utilisé par un historien, de manipuler dans un programme
informatique des dates très anciennes, autant prendre une
« epoch » récente. Le premier janvier 1970, certains lecteurs et
lectrices de ce texte étaient déjà nés, ainsi que l'auteur de ces
lignes (mais je n'avais pas encore mon bac).
C'est ainsi que le système d'exploitation
(logiciel de base de la machine) le plus utilisé dans le monde,
Unix, utilise comme « epoch », comme date
spéciale, le 1 janvier 1970, il y a juste cinquante ans. Cette date
a été choisie simplement parce qu'elle était, au moment du choix,
située dans un passé récent et qu'elle était facile à mémoriser.
Unix compte tous les temps en secondes écoulées depuis le 1
janvier 1970 à 0h0mn, temps
universel. Évidemment, ce n'est que la représentation
interne, dans la mémoire du système. Les applications destinées aux
utilisateurs affichent la date d'une manière plus habituelle. La
très forte prévalence d'Unix dans l'Internet (la quasi-totalité des
serveurs, et la grande majorité des clients) fait que cette epoch
est également, de facto, celle de l'Internet, qui a commencé
à peu près au même
moment. (Jérôme Mainaud, merci à lui, me fait remarquer
que le protocole de synchronisation d'horloges
NTP, très répandu sur l'Internet, a une autre
epoch, le 1 janvier 1900.)
Si vous êtes en ce moment sur une machine Unix dotée d'un
« shell », d'un
interpréteur de commandes, et que vous avez le programme
« GNU date » (sur des systèmes comme
Ubuntu
ou Mint, c'est
le programme date par défaut), vous pouvez afficher le nombre de
secondes écoulées depuis l'« epoch » en tapant :
date +%s
Le premier janvier 2020, à 0h0mn en temps
universel, il affiche 1 577 836 800.
Une lecture recommandée : « Calendrical calculations », d'Edward
Reingold et Nachum Dershowitz (Cambridge University Press).
Merci à Hervé Le Crosnier (C&F Éditions) pour
l'inspiration pour cet article.