Suport technique et veille technologique
Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
- Mai 2020 -
Dans le dernier numéro du magazine « La Recherche », Jean-Gabriel Ganascia,
président du comité d'éthique du CNRS, parle des applications de suivi de
contacts en estimant que « la
surveillance de la pandémie demande une éthique de
responsabilité ».
Dans chaque numéro de ce mensuel, Jean-Gabriel Ganascia tient une chronique sur
l'éthique. Dans le
numéro 559 de mai 2020, il parle des applications de suivi de
contacts comme l'hypothétique
StopCovid, qui a suscité pas mal de
discussions, sur divers points. Ici, un seul point est discuté : les
risques que fait peser StopCovid sur la vie privée. (Sur le même thème, il a également
donné
un interview à France Info. Notez que StopCovid pose bien
d'autres questions que la vie privée.)
L'argument principal de Jean-Gabriel Ganascia est présenté sous
un angle philosophique. Il rappelle qu'il y a deux grands courants
en éthique, qu'il nomme « éthique de conviction » et « éthique de
responsabilité ». L'éthique de conviction fait passer le respect des
principes avant tout. Mentir, c'est mal, donc on ne ment pas, même
pour, par exemple, sauver une vie. L'éthique de responsabilité,
également appelée « conséquentialisme », s'attache surtout aux
conséquences des actes, pour juger s'ils étaient éthiques ou
pas. Envahir un pays pour en chasser un dictateur brutal peut être
considéré comme éthique, même si on juge la guerre
mauvaise. Évidemment, ces deux courants sont ici présentés sous leur
forme extrême. On pourrait les caricaturer (par exemple en disant
que l'éthique de responsabilité mène au « qui veut la fin veut les
moyens ») mais, en pratique, la plupart des gens sont situés quelque
part entre les deux. Ici, Jean-Gabriel Ganascia présente les gens
qui s'opposent à StopCovid au nom de la
défense de la vie privée comme partisans d'une éthique de conviction
extrême (« dogmatique »), et il les accuse de « [risquer] une nouvelle flambée de
l'épidémie qui causerait des dizaines, voire des centaines de
milliers de morts ». Il prône donc une éthique de la responsabilité,
qui ferait passer la vie privée après, au nom des conséquences
positives du suivi des contacts. (« Ces craintes [...] doivent, dans
la période actuelle, être mises en regard des autres enjeux ».)
Le principal problème que je vois avec cette prise de position
n'est pas sur le principe : je ne suis pas un moraliste pur, qui
voudrait que les principes comme la défense de la vie privée aient le
pas sur tout (il parait que Kant, lui, était comme
ça). Il est sur le fait que, curieusement, Jean-Gabriel Ganascia
défend le conséquentialisme en oubliant un de ses principes de
base : l'efficacité. Si on défend des mesures mauvaises au nom de leurs
résultats positifs, c'est la moindre des choses que d'évaluer quelle
chance on a d'atteindre ces résultats. Or, il n'y a rien de tel dans
l'article :
- Aucun mot sur les tests, actuellement en nombre très
insuffisant alors que, justement, une application de suivi de
contacts n'a de sens que si on teste les personnes, pour pouvoir
ensuite prévenir leurs contacts qu'ils se sont approchés d'une
personne contaminée.
- Aucune estimation de l'efficacité de l'application
prévue. Jean-Gabriel Ganascia dit simplement qu'iil faut faire
quelque chose donc que StopCovid est une bonne solution, sans
étudier ses forces et ses faiblesses, qui ont pourtant été
largement discutées publiquement.
Bref, il n'est pas un conséquentaliste conséquent. Il défend les
applications de suivi de contacts au nom de l'éthique de
responsabilité. Si on le suit, cela veut dire que ces applications
peuvent être éthiques, même si elles violent la
vie privée. (Notez que d'autres défenseurs de ces applications ont
un autre angle d'attaque, affirmant bien haut qu'elles ne violent en
rien la vie privée. La communication autour de StopCovid a changé
dans le temps.) Mais cela n'implique pas forcément que ces
applications soient éthiques, il leur reste encore à prouver leur efficacité. La fin
justifie les moyens, peut-être mais des moyens non éthiques et qui
ne permettent pas d'atteindre la fin auraient quelle légitimité ?