Sommaire
Considérations générales
Stretch est disponible sur dix architectures matérielles différentes : AMD64, ARM64, ARMel, ARMhf, i386, MIPS, MIPS64el, MIPSel, PowerPC64el et s390x.
Elle repose sur le compilateur GCC 6 exclusivement (voir l’annonce sur la liste de diffusion). LLVM/Clang/LLDB est proposé par défaut en version 3.8 (et embarque aussi la version 3.9).
Il est à noter que la version pour i386 nécessite un processeur prenant en charge l’option de compilation i686, et que Stretch ne sera pas disponible sur PowerPC.
Des statistiques sur le nombre de paquets (environ 54 000 paquets produits à partir de 25 000 paquets source), de fichiers source, leur taille, le nombre de lignes de code et la répartition par langage de programmation sont disponibles (parmi plein d’autres statistiques du projet Debian), ainsi que la production reproductible de paquets (94 % des paquets pour stretch/amd64).
L’installation peut se faire en 75 langues (et le site Debian est disponible en 37 langues).
Cette version est dédiée à Ian Murdock, le fondateur du projet Debian, mort en décembre 2015.
Installateur
En grande partie grâce au travail de Cyril Brulebois (comptes Twitter et Mastodon, #DebianInstaller), l’installateur a été revu :
Nouveautés logicielles
Nouvelles versions de logiciels :
- GNOME 3.14 → 3.22 (proposé par défaut en version X.Org et sur option en version Wayland ; et avec, pour la première fois dans Debian, GNOME Logiciels : ça tombe bien vu que Synaptic est incompatible avec Wayland — bon, sinon, il y a apt aussi) ;
- XFCE 4.10 → 4.12 ;
- KDE 4.14 → KDE Plasma 5.8 ;
- MATE 1.8 → 1.16 ;
- Vim 7 → 8 ;
- GnuPG 1.4 → 2.1 ;
- LibreOffice 4.3 → 5.2 (parmi les nouveautés, citons le port vers GTK3 et Wayland) ;
- Gimp 2.8 → 2.8 (non, ce n’est pas une erreur ! À noter : d’une part que dans l’intervalle GIMP a fêté ses 20 ans et, d’autre part, que la version 2.10 qui devrait sortir cette année pourra être installée via Flatpak — voir ci‐après) ;
- Firefox ESR 52, incluse à la sortie de Stretch, est la première version ESR compilée pour GTK 3 (ce qui n’est pas encore le cas de Thunderbird — ici en version 45) (à noter qu’il faudra encore attendre pour voir ces logiciels fonctionner nativement sous Wayland, d’ici là ils fonctionnent parfaitement et de manière transparente avec la surcouche XWayland) ;
- NetworkManager 0.9 → 1.6 ;
-
le pilote X.Org xf86-video-intel pour toutes les puces graphiques Intel Gen 4 ou supérieures (puces arrivées en 2007) est retiré au profit du pilote générique xf86-video-modesetting qui repose sur Glamor, un procédé d’accélération 2D général basé sur OpenGL, et qui est déjà utilisé pour les puces AMD les plus récentes (cela ne change rien pour le pilote 3D).
Nouveauté de taille : Flatpak débarque, en version 0.8 : à vous les applications dans leur dernière version sans risque d’altérer la stabilité de votre Debian Stable ! Autrement dit : vous n’aurez plus à choisir entre nouveauté et stabilité.
Parmi les nouveautés en termes de logiciel, Stretch embarque notamment :
- la première version du « Debian Pure Blend » Astro (une solution pour des groupes aux besoins particuliers, ici l’astronomie). Il rejoint ceux sur la chimie, les jeux, l’éducation, les SIG, pour les enfants, le médical, le multimédia ou la science) ;
- le logiciel de mathématiques Sagemath de sagemath.org ;
- la forge logicielle GitLab ;
- la possibilité d’installer les paquets MELPA (Emacs Lisp) par apt (comme Flycheck, Projectile, Evil et Helm) ;
- la pile LIO SCSI, avec les modules FC, FCoE, iSCSI, iSER, tcm_loop, etc.
Côté serveur :
- MariaDB 10.1 devient la version par défaut de MySQL (il s’agissait précédemment d’Oracle MySQL) et des méta‐paquets ont été ajoutés pour faciliter les changements futurs ;
- nginx 1.6 → 1.10 ;
- OpenJDK 1.7 → 1.8 ;
- OpenSSH 6.7 → 7.4 (les vieux algorithmes de chiffrement et le protocole SSH 1 sont maintenant désactivés par défaut dans OpenSSH) ;
- PHP passe de la version 5.6 à la version 7.0 et l’empaquetage a été retravaillé pour faciliter l’installation de multiples versions en parallèle ;
- OpenSSL (1.0.1t → 1.1.0e) (les chiffrements 3DES et RC4 ne sont plus disponibles, ce qui casse de vieux outils, tels que la prise en charge de TLS sous Windows XP) ;
- Perl (5.20.2 → 5.24.1) (certains modules retirés du cœur sont livrés via des paquets séparés).
Pour les nouvelles installations, une nouvelle méthode de nommage des interfaces réseau sera utilisée (du type ens0
ou enp1s1
(Ethernet) ou wlp3s0
(sans fil) au lieu de eth0
ou eth1
).
Parmi les retraits de logiciels :
-
OwnCloud, jugé trop difficile à maintenir ;
-
VirtualBox, du fait qu’Oracle refuse de partager les vulnérabilités à travers le CVE, cela rend difficile la gestion de la sécurité des paquets dans la branche stable ;
- les interfaces réseau ne sont plus nommées de la même manière. Pour les nouvelles installations, les informations matérielles et l’adresse MAC sont utilisées pour le nommage et la numérotation ; les installations existantes ne sont pas touchées ;
- le paquet
net-tools
est déclaré obsolète au profit de iproute2
(apt install net-tools
pour récupérer ifconfig
et ses copains) ;
- le montage de
/usr
doit se faire au niveau de l’initramfs. Pas de souci avec les noyaux fournis par Debian ;
-
/bin
et /sbin
fusionnés dans /usr/bin
et /usr/sbin
à l’installation du paquet usrmerge
(par défaut lors de l’installation). ça a été repoussé ;
- les gestionnaires de mots de passe
fpm2
et kedpm
qui ne sont plus maintenus en amont (voir plutôt du côté de pass
, keepassx
ou keepass2
) ;
- l'outil de surveillance
nagios3
qui peut être remplacé par icinga
.
Améliorations d’apt
:
- téléchargement via utilisateur apt (ce n’est plus root) ;
- information intéressante pour les administrateurs de miroirs : l’
apt
de Stretch peut utiliser des enregistrements DNS (SRV) pour localiser une ressource HTTP (back‐end) ;
- nouveau miroir au nom « ultra simple à retenir » : deb.debian.org ;
- interface en ligne de commande stabilisée (plus d’avertissement lors d’un tube — pipe —, par exemple) ;
-
disparition des serveurs FTP pour les paquets.
Nouveaux paquets de débogage :
Les paquets contenant les symboles de débogages étaient auparavant de la forme paquet-dbg, ceux‐ci se nomment maintenant paquet-dbgsym, sont générés automatiquement et se trouvent dans un nouveau dépôt et non plus dans le dépôt principal. Ces modifications permettront aux dépôts miroirs de ne plus avoir à récupérer ces paquets qui étaient utilisés par peu de gens, permettant ainsi d’économiser bande passante et espace disque.
Stretch avait été légèrement retardé pour faire place au noyau Linux 4.10 : en effet, ce noyau devait être une version à support étendu (long‐term support ou LTS), version que les développeurs en amont (upstream) s’engagent à maintenir plus longtemps. Ceci facilite en retour le travail de l’équipe noyau de Debian, lire ce journal pour plus d’explications. La version finalement choisie par le responsable des LTS Greg Kroah‐Hartman est la 4.9, l’équipe noyau de Debian l’a donc aussi choisie pour être le noyau de Stretch.


Après un vote public (ouvert à tous), c’est le thème graphique nommé softWaves qui a été choisi pour Stretch. Il a été réalisé par Juliette Taka‐Belin, créatrice du thème de la version précédente de Debian.
Futur
La version testing se nomme désormais Buster (le chien dans les films d’animation Toy Story).