Sommaire
Replicant plus en détails
Il est basé sur Android, ou plus exactement AOSP (Android Open Source Project). Il n’est pas pour autant directement basé sur AOSP, en effet chaque version se base sur une version modifiée d’AOSP (comme CyanogenMod et LineageOS). Il va de soi qu’il ne contient pas les applications privatrices de Google (qui prennent peu à peu la place de celles libres de AOSP).
Par défaut, il n’y a donc ni Google Play Store, ni Amazon AppStore. Néanmoins, F-Droid est préinstallé. C’est un gestionnaire d’applications libre avec une interface graphique (qui sera bientôt changée). Par défaut, la seule source d’applications est celle de f-droid.org, qui ne contient que des logiciels libres ou presque (ce qui pose problème à Replicant qui souhaite respecter les recommandations pour les distributions de systèmes libres de la FSF). Cependant, il est possible de rajouter et créer d’autres sources, par exemple via le paquet fdroidserver de Debian.
La version 6.0
Le 13 mars 2017, Replicant a annoncé la sortie de la version 6.0. La dernière était Replicant 4.2.0004, et la première version de cette « branche » était sortie 22 janvier 2014, ce qui faisait trois ans sans mise à jour, hormis pour la sécurité et la stabilité, mais vous pouvez faire un ou des dons via la FSF si vous souhaitez encourager le projet et que ça avance plus vite.
Comme on peut le deviner Replicant 4.2 est basé sur AOSP 4.2 et la version 6.0 sur AOSP 6.0 (« Marshmallow »). Replicant a donc sauté de nombreuses versions (4.3, 4.4, 5.0 et 5.1). Cela n’a rien de surprenant, avant Replicant 4.2, il y a eu la 4.0 et donc pas de 4.1. Cependant, le cas de l’écart de version entre Replicant 2.3 et Replicant 4.0 est différent, puisque le code de la version 3 (d’AOSP) n’a été rendu publique et libre qu’à la publication de la version 4.0 (qui a pour nom Ice Cream Sandwich).
Au moins depuis la version 2.3, Replicant se basait sur CyanogenMod (à ne pas confondre avec Cyanogen OS), qui était le dérivé d’AOSP, en grande partie libre le plus populaire, et qui gérait beaucoup de matériels (ce qui était facilité par l’acceptation de code et binaires privateurs). Fin 2016, CyanogenMod est mort et a été forké sous le nom de LineageOS. Avant cet événement, il a été envisagé d’utiliser OmniROM à la place. Finalement, c’est LineageOS 13.0 qui a été retenu pour Replicant 6.0.
Cette nouvelle version prend en compte (pour l’instant) moins d’appareils que la précédente : Galaxy S2 (I9100), Galaxy S3 (I9300) et Galaxy Note 2 (N7100). Il n’y a donc pour l’instant que des appareils Samsung qui sont gérés. De plus, il y a une gestion partielle du Galaxy S3 4G (I9305), qui n’était géré par aucune version précédente, mais il n’est pas encore possible de téléphoner et utiliser Internet via le réseau téléphonique avec cette version de Replicant pour cet appareil. C’est néanmoins une priorité de gérer plus d’appareils, et il est affirmé que le GTA04, le Galaxy Nexus (I9250), la Galaxy Tab 2 7.0 (P31xx), la Galaxy Tab 2 10.1 (P51xx), et le Galaxy Note 1 (N7000) seront pris en charge.
Les personnes derrière Replicant ont profité de cette mise à jour majeure pour nettoyer et enrichir le wiki.
La procédure d’installation n’a pas l’air d’avoir changé (hormis le passage de MD5 à SHA-256 pour vérifier les binaires). Si vous êtes allergiques à l’anglais et/ou que vous voulez des astuces post‐installation, Nicola Spanti a fait un tutoriel en français pour expliquer comment installer Replicant 6.0 sur le Galaxy S3 (I9300). Si vous cherchez des applications et/ou services pour remplacer ceux de Google et qui soient de préférence libres, il a fait un article sur le sujet qu’il continue de mettre à jour (et auquel vous pouvez contribuer si vous savez utiliser git et GitLab).
Pas de SDK pour la version 6.0 !
Il n’y aura pas de SDK (kit de développement) pour Replicant 6.0, alors qu’il y en avait eu pour trois versions (2.2, 4.0 et 4.2). Le SDK fourni par Google contient malheureusement des licences privatrices et incite à installer des modules complémentaires propriétaires (par exemple, pour les API de Google), ce qui avait poussé à fournir un SDK libre. Le code du SDK est libre, il fallait donc « juste » arriver à le compiler.
Depuis quelque temps, le SDK d’Android est disponible dans Debian (via le paquet android-sdk), à partir de la version 9 "Stretch" (sortie le 17 juin 2017). Cela permet apparemment de compiler certaines applications, mais il manquerait des bibliothèques libres pour certaines (celles privatrices ne sont donc pas comptées ici). Le SDK fourni par Debian correspond à Android 6.0, donc à la même API que ce dernier. Puisque Debian fait de beaux paquets et a une équipe dédiée, Replicant ne fournit pas de nouvelle version du SDK et n’aura probablement plus jamais à en fournir, ce qui permet aux personnes derrière Replicant de se concentrer sur d’autres choses et évite de disperser les forces du Libre. Debian peut être jugé problématique si on veut proposer un système entièrement libre à des personnes pas ou peu au fait du logiciel libre, on peut donc juger souhaitable qu’il y ait des paquets (pour le SDK d’Android) dans des distributions 100 % libres (comme Parabola GNU/Linux-libre et Trisquel GNU/Linux qui aura un support au moins partiel dans sa version 8) (sans pour autant nécessairement penser que Debian est à jeter à la poubelle, la FSF a, par exemple, fait un partenariat avec Debian sur h-node).
Journal des modifications
Modifications indépendantes de l’appareil
- nouvelle application RepWifi pour l’usage des adaptateurs Wi‐Fi ;
- possibilité de sélectionner llvmpipe comme un compositeur logiciel alternatif (il faut pour l’instant passer par la ligne de commande) ;
- le scan de QR-Code fonctionne ;
- possibilité d’accéder à la caméra depuis l’écran de déverrouillage ;
-
GCC, Binutils, Clang, Jack, Jill et d’autres parties de la chaîne de construction sont construits depuis les sources ;
- suppression de la dépendance à des outils pré‐construits ;
- correction pour la construction sur Debian 9 Stretch (l’actuelle stable) ;
- miroir du code source de LineageOS et utilisation d’étiquettes pour tous les dépôts ;
- nouveau script pour générer les clés et signer les images avec vos propres clés ;
- possibilité de définir des mots de passe différents pour le chiffrement et l’écran de déverrouillage ;
- ajout de l’extension pour que F-Droid ait les privilèges système ;
- désactivation de la vérification du portail captif qui se connecte à un serveur Google ;
- configuration du noyau (Linux) renforcée ;
- mise à jour de Heimdall (qui sert à « flasher » des appareils Samsung et est disponible dans Debian) ;
- plusieurs améliorations pour la vie privée dans le navigateur Web (désactivation du préchargement et de fonctionnalités de pistage) ;
- les aperçus fonctionnent dans l’application galerie ;
-
ADB (Android Debug Bridge) est désactivé par défaut ;
- apposition de la « marque » Replicant sur le recovery et DEX Optimizer ;
- ajout d’un nouveau fond d’écran.
Galaxy S2 (I9100)
- les graphismes en 2D fonctionnent (rapidement) ;
- le son marche, mais pas en Bluetooth ou via USB ;
- la partie téléphonie est fonctionnelle, à la fois pour téléphoner et pour l’accès à Internet ;
- la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciels privateurs, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
- le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciels propriétaires ;
- les capteurs marchent ;
- la caméra fonctionne ;
- il n’y a pas de codage et de décodage matériel de médias sans micro‐logiciels privateurs.
Galaxy S3 (I9300)
- les graphismes en 2D fonctionnent ;
- le son marche ;
- la partie téléphonie est fonctionnelle, à la fois pour téléphoner et pour l’accès à Internet ;
- la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciels privateurs, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
- le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciels propriétaires ;
- le NFC (Near Field Communication) fonctionne ;
- les capteurs marchent ;
- la caméra arrière marche, mais pas celle côté face, du moins pas sans micro‐logiciel privateur ;
- le codage et le décodage matériel de médias ne fonctionnent pas sans micro‐logiciels privateurs.
Galaxy Note 2 (N7100)
- les graphismes en 2D fonctionnent ;
- le son marche ;
- la partie téléphonie est fonctionnelle, à la fois pour téléphoner et pour l’accès à Internet ;
- la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciels privateurs, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
- le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciel propriétaire ;
- le NFC (Near Field Communication) fonctionne ;
- les capteurs marchent (les pilotes ont été mis à jour pour fonctionner avec des micro‐logiciels plus récents) ;
- la caméra arrière marche, mais ce n’est pas le cas de celle côté face du moins pas sans micro‐logiciel privateur.
Galaxy S3 4G (I9305)
- les graphismes en 2D fonctionnent ;
- le son marche ;
- la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciel privateur, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
- le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciel propriétaire ;
- le NFC (Near Field Communication) fonctionne ;
- les capteurs marchent ;
- la caméra arrière marche, mais ce n’est pas le cas de celle à l’avant sans micro‐logiciel privateur ;
- le codage et le décodage matériel de contenus audiovisuels ne fonctionnent pas sans micro‐logiciels privateurs.
Informations sur les appareils actuellement pris en charge par cette version
Acquisition d’un appareil
Les appareils pris en charge ne sont pas récents. Néanmoins, c’étaient des modèles connus qui ont été vendus à plusieurs millions d’exemplaires. Il devrait donc être relativement aisé de les trouver en occasion (via des sites Web de particulier à particulier, des magasins spécialisés dans l’occasion, etc.). Technoethical propose certains modèles reconditionnés avec Replicant pré‐installé (actuellement le S2, le S3 non 4G, et le Note 2) et écrit donner 10 % des profits sur la vente d’un appareil (sous Replicant) au projet Replicant.
Samsung Galaxy S2 (I9100)
- dimension : 125,3 × 66,1 × 8,5 mm (4,93 × 2,60 × 0,33”) ;
- masse : 116 g (4,09 oz) ;
- SIM : mini-SIM, seulement GSM (CDMA n’est pas géré) ;
- écran : Super AMOLED Plus, 16 millions de couleurs, 4,3 pouces en taille, résolution 480 × 800 px, multi‐tactile (LD9040) ;
- processeur principal : double-cœur à 1,2 GHz Cortex-A9 ;
- mémoire : 1 Gio de mémoire vive, 16 Gio ou 32 Gio de stockage interne, un port pour carte microSD pouvant aller jusqu’à 32 Gio ;
- appareil photo arrière : 8 méga-pixels, 3 264 × 2 448 px, auto-focus, flash LED (Fujitsu M5MO) ;
- appareil photo avant : 2 méga-pixels (Samsung S5K5BAFX) ;
- audio : prise jack 3,5 mm TRRS ;
- radio : radio FM stéréo (SI4709) ;
- NFC (PN544) ;
- capteurs : accéléromètre (K3DH), gyroscope, proximité (CM3663), boussole (AKM8975) ;
- batterie : Li‐Ion 1 650 mAh ;
-
des micro‐logiciels privateurs ;
- système privateur pour le modem ;
- système d’amorçage (bootloader) propriétaire et signé ;
- sortie en mai 2011 (en tant que haut de gamme).
Samsung Galaxy S3 (I9300)
- dimension : 136,6 × 70,6 × 8,6 mm (5,38 × 2,78 × 0,34”) ;
- masse : 133 g (4,69 oz) ;
- SIM : Mini-SIM, seulement GSM (CDMA n’est pas géré) ;
- écran : Super AMOLED, 16 millions de couleurs, 4,8 pouces en taille, résolution 720 × 1280 px, multi‐tactile ;
- processeur principal : quatre cœurs à 1,4 GHz Cortex-A9 (Samsung Exynos 4412) ;
- carte graphique : Mali 400 MP4 ;
- mémoire : 1 Gio de mémoire vive, 16 Gio ou 32 Gio de stockage interne, un port pour carte microSD pouvant aller jusqu’à 64 Gio ;
- appareil photo arrière : 8 Mpx, 3 264 × 2 448 px, f/2,6, auto-focus, flash LED (S5C73M3) ;
- appareil photo avant : 1,9 Mpx (S5K6A3) ;
- audio : prise jack 3,5 mm TRRS ;
- radio : radio FM stéréo avec RDS ;
- NFC (dans la batterie) (PN544) ;
- capteurs : accéléromètre (LSM330DLC), gyroscope (LSM330DLC), proximité (CM36651), boussole (AKM8975), baromètre (LPS331AP) ;
- batterie : Li‐Ion 2 100 mAh, peut être retirée facilement (pas de vis, etc.) ;
-
des micro‐logiciels privateurs ;
-
système privateur pour le modem, mais il semble isolé ;
- système d’amorçage (bootloader) propriétaire et signé ;
- sortie en mai 2012 (en tant que haut de gamme).
Samsung Galaxy Note 2 (N7100)
C’est essentiellement un I9300 mais en plus grand
- dimension : 151,1 × 80,5 × 9,4 mm (5,95 × 3,17 × 0,37”) ;
- masse : 183 g (6,66 oz) ;
- SIM : mini-SIM, seulement GSM (CDMA n’est pas géré) ;
- écran : Super AMOLED, 16 millions de couleurs, 5,5 pouces en taille, résolution 720 × 1 280 px, multi‐tactile ;
- processeur principal : quatre cœurs à 1,1 GHz Cortex-A9 (Samsung Exynos 4412) ;
- carte graphique : ARM Mali-400MP4 ;
- mémoire : 2 Gio de mémoire vive, 16 Gio ou 32 Gio ou 64 Gio de stockage interne, un port pour carte microSD pouvant aller jusqu’à 64 Gio ;
- appareil photo arrière : 8 Mpx, 3 264 × 2 448 px, f/2,2, autofocus, flash LED ;
- appareil photo avant : 1,1 Mpx ;
- audio : prise jack 3,3 mm TRRS ;
- radio : radio FM stéréo avec RDS ;
- NFC ;
- capteurs : accéléromètre, gyroscope, proximité, boussole, baromètre ;
- batterie : Li‐Ion 3 100 mAh, peut être retirée facilement (pas de vis, etc) ;
-
des micro‐logiciels privateurs ;
- système privateur pour le modem ;
- système d’amorçage (bootloader) propriétaire et signé ;
- sortie en septembre 2012 (en tant que haut de gamme).
Samsung Galaxy S3 4G (I9305)
Comme son nom l’indique, c’est essentiellement un I9300 avec du 4G LTE :
- écran : Super AMOLED, 16 millions de couleurs, 4,4 pouces en taille, résolution 720 × 1 280 px, multi‐tactile, Corning Gorilla Glass 2 ;
- processeur principal : Samsung Exynos 4412 ;
- carte graphique : Mali 400 ;
- NFC (PN544) ;
- modem : Qualcomm MDM9615 (aussi utilisé dans l’iPhone 5) ;
- capteurs : accéléromètre (LSM330DLC), gyroscope (LSM330DLC), proximité (CM36651), boussole (AKM8975), baromètre (LPS331AP) ;
- appareil photo arrière : 8 Mpx, 3 264 × 2 448 px, f/2,2, autofocus, flash LED (puce S5C73M3) ;
- appareil photo avant : 1,1 Mpx (puce S5K6A3) ;
- sortie en septembre 2012 (en tant que haut de gamme).
Changements constatés entre la version 4.2 0004 et 6.0 0001 sur Galaxy S3 (I9300)
- le recovery a changé : il est « brandé » (il est en rouge, la couleur de Replicant, et a le logo de Replicant) et il gère le tactile (avec celui de la version 4.2 0004, il n’y avait que les touches physiques qui marchaient) ;
- le logo de démarrage a subtilement changé : il est plus petit ;
- l’aperçu des applications en pause (qui s’obtient avec un appui long sur la touche « maison » centrale du Galaxy S3) ne marche plus ;
- la capture d’écran (appui simultané sur le bouton physique volume moins et celui « power ») ne marche plus : ça a soi-disant marché, mais l’image est noire. Le problème est connu et documenté ;
- l’application capture a un fond mal dégradé dans sa partie basse ; elle semble pourtant n’avoir pas changé, alors qu’il n’y avait pas ce léger bogue graphique avec la version 4.2 ;
- la musique de la carte microSD n’était plus trouvée. Il faut renommer le dossier (contenant la musique) pour que l’application Musique retrouve ses petits, entraînant probablement une indexation par Android (laquelle aurait du être faite à l’insertion de la carte) ;
- il n’y a plus d’application lampe (de poche), qui allume la LED de l’appareil photographique, mais il y a des applications libres pour y remédier sur F-Droid ;
- l’interface graphique semble plus lente.