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Logiciel libre
GIMP core
Comme d’hab’, je reste un des contributeurs majeurs de GIMP avec 171 commits en 2017 (654 en tout, faisant de moi le 5e plus gros contributeur historique à ce jour) sur la branche master, et quelques commits mineurs sur babl et GEGL. Bien sûr, je fais aussi de la revue de code régulière (qui a eu pour résultat cette année au moins 18 commits poussés de contributeurs occasionnels), des rapports de bogues, des réponses aux bogues d’autrui, du suivi, de la maintenance, etc.
Mes récentes contributions comportent beaucoup de corrections de bogues, quelques nouvelles fonctionnalités et des détails d’implémentation. Tous ces détails font la différence, surtout maintenant qu’on se rapproche de la sortie de la 2.10. En fait, ces derniers temps, c’est même surtout la somme de tous ces petits détails que l’on améliore qui « m’excite ». Chacune de ces mini‐fonctionnalités à elle seule peut paraître insignifiante, mais toutes ensemble, je trouve vraiment GIMP 2.9/2.10 tellement plus agréable à utiliser et efficace par rapport à la 2.8, que cette version s’annonce pour moi comme une avancée majeure. N’hésitez pas à jeter un œil sur le journal de mes contributions pour avoir plus de détails.
Nous devrions bientôt sortir une version de développement 2.9.6, ce qui vous donnera une meilleure visibilité, surtout qu’il y a vraiment eu plein de choses super excitantes entre 2.9.4 et 2.9.6 (et pas que de moi ! Nous sommes maintenant trois gros codeurs sur GIMP et les choses se mettent vraiment à bouger énormément).
Un peu de fun avec GEGL et Android
À côté, j’ai commencé à m’amuser avec du développement Android. En particulier, j’ai fait la compilation croisée de glib et GEGL pour Android grâce à mon outil, Crossroad (dont j’avais parlé il y a quelques années ici). Je n’ai eu qu’une seule correction à faire pour rendre GEGL compilable pour Android (un commit sur babl, la bibliothèque de conversion de pixels de GEGL).
J’en parlerai probablement encore quand je sortirai Crossroad 0.8, la version qui permettra officiellement la compilation croisée pour toutes les plates‐formes prises en charge par Android (ARM, x86, MIPS, en 32 et 64 bits), car pour l’instant c’est fait avec la version de développement de Crossroad (mais ça marche déjà très bien ! Testé sur l’émulateur Android, mais aussi sur un vrai téléphone).
En attendant, je me suis amusé avec une application Android qui peut appliquer diverses opérations GEGL sur une image. L’application n’a pas pour but d’être complexe pour le moment et me sert surtout à expérimenter l’usage de ces bibliothèques libres sur des machines portables. Vous pouvez tout de même jeter un œil au code, si vous voulez, c’est libre ! :-)

Très franchement je ne sais pas encore où cela me mènera. C’est beaucoup d’expérimentation et je le fais surtout parce que ça m’amuse. Certains vont tout de suite s’imaginer GIMP pour Android, j’en suis sûr. ;-)
Après tout, une version Android de GIMP est clairement une des fonctionnalités demandées régulièrement. J’y ai pensé aussi, bien sûr (il va sans dire, ça serait cool d’avoir GIMP sur les appareils portables !), mais je ne vois absolument pas cela comme une possibilité à court ou moyen terme. GIMP pourrait sûrement être compilé pour Android, là n’est pas le problème, mais son interface n’est clairement pas pensée pour être utilisée sur de petits périphériques. Je sais qu’il y aurait beaucoup de choses à revoir et il est même fort probable qu’il puisse être bien plus intéressant de faire une nouvelle interface graphique à partir de zéro, basée sur GEGL. D’un autre côté, pour travailler sur des tablettes, il y a probablement quelque chose d’intéressant à faire.
Ne retenez donc pas votre respiration en vous imaginant du GIMP pour Android dans un futur proche. Néanmoins, oui, c’est une possibilité très réelle à terme comme résultat de mes expériences. C’est vrai. :-)
GIMP Motion
Début juillet, j’ai publié mon travail en cours sur notre greffon (156 commits additionnels à ce jour, qui ne sont pas encore dans la branche master) pour ajouter la prise en charge d’animations de qualité professionnelle avec GIMP. Le code est donc visible publiquement comme branche du dépôt de GIMP. Il n’est pas intégré encore à la branche master car je considère vraiment cela comme du travail en cours, avec son lot de bogues connus et inconnus et de changements que je fais dessus régulièrement. Cela ne nous empêche pas de l’utiliser quotidiennement (enfin surtout Aryeom, bien sûr), sans pour autant le considérer comme du travail fini et donc disponible dans une version « stable » de GIMP.

Pour l’occasion, j’ai publié deux vidéos pour introduire l’utilisation de base du greffon, lequel présente deux modes : un mode storyboard (que j’appelle aussi « animation simple », car ce serait typiquement le mode classique pour les gens qui font des GIF/WebP animés avec le concept un calque = une image) et un mode animation traditionnelle pour des animations plus complexes où chaque image sera une composition de plusieurs calques. Les deux vidéos sont accompagnées d’un message explicatif qui décrit un peu mieux le contenu de la vidéo et le futur du greffon (surtout le second message) :
En deux mots, pour ceux qui auront la flemme de lire les articles : dans l’avenir, ce greffon permettra de créer des animations composées de nombreux calques, avec animations de caméra (zooms, panoramique et inclinaison rapide, rotations…), animations d’effets (lumières, reflets, coloration, flous, déformation de caméra…). Tout effet GEGL pourrait être animé, ce qui permettra des animations avancées en quelques clics, ainsi que du motion graphics, etc.
Une des avancées indirectes apportée à GIMP par le développement de ce greffon, c’est de rendre libgimp (la bibliothèque utilisée par les greffons pour interagir avec GIMP) enfin thread‐safe, puisque j’en ai eu besoin et j’ai donc modifié GIMP pour travailler plus aisément en multi‐thread dans des greffons (seule ma branche possède ce changement pour le moment). Ce sera donc une autre amélioration dont bénéficiera l’ensemble de l’écosystème de greffons de GIMP.
Le film « ZeMarmot »
Sur le processus de production d’un film d’animation, vous serez peut‐être intéressé par les articles suivants.
De l’animatique à l’animation
Nous avons décrit les étapes de préproduction à production, en expliquant le passage du storyboard à l’animatique puis au keyframing et enfin à l’animation, illustré par une vidéo montrant les diverses étapes côte‐à‐côte.

Design
Nous avons publié un article sur le design d’arrière‐plans, en prenant le terrier de ZeMarmot comme base, à partir de nos photos de recherche sur terrain.

Et bien plus…
Bien sûr, il y a plus au niveau artistique, mais comme à notre habitude, nous essayons de garder un peu de mystère autour de la production pour ne pas vous gâcher le plaisir du premier visionnage. Un peu de patience… ;-)
Nous divulguons ceci dit un peu plus à nos financeurs Patreon/Tipeee, comme récemment la première scène animée (et on peut donner les liens à ceux qui ont contribué autrement ; si c’est votre cas, envoyez juste un courriel). Mais on met des avertissements clairs « SPOILER », car même en nous soutenant, vous ne voulez pas forcément en voir trop (je sais que personnellement je n’aime pas voir de versions non finies de films, hormis si je travaille dessus).
Financement participatif
Comme à mon habitude, je termine mes nouvelles du projet en rappelant que ZeMarmot est entièrement financé de manière participative. Nous utilisons deux plates‐formes de financement participatif mensuel :
Tout est géré par une association loi 1901 enregistrée en France, LILA, vous pouvez donc aussi faire des donations directement si vous le souhaitez (page de donation de LILA ; n’hésitez pas à envoyer un message en parallèle si vous donnez par ce biais, surtout si vous souhaitez préciser pourquoi vous donnez et nous indiquer votre nom), et sans frais de plate‐forme donc.
À ce jour, le financement du projet existe, mais il ne nourrit pas grand monde, ce qui explique aussi l’évolution bien plus lente du projet que nous l’espérions. Pour tout dire, on a eu quelques baisses de moral plus d’une fois durant lesquelles on s’est demandé si c’était bien raisonnable de continuer.
Si vous appréciez notre travail pour améliorer ou créer du logiciel libre et créer de l’art libre que tout le monde pourra télécharger et visionner, je vous appelle à nouveau pour aider notre projet. Le financement va entièrement dans ces objectifs, en salaires de production du film. Que ce soit pour améliorer les logiciels libres en général, GIMP en particulier, l’édition vidéo ou l’animation 2D libres, peut‐être même me pousser à continuer mes expérimentations de compilation croisée — certes, des objectifs annexes sans rapport direct, mais ces expérimentations sont nées de mon intérêt dans GIMP, donc de ZeMarmot — de bibliothèques libres sur diverses plates‐formes (que ce soit Android, d’autres plates‐formes embarquées, ou autres !) ou parce que vous aimez le concept ou l’histoire de notre film (une marmotte qui voyage et qui est libre), ou bien parce que vous souhaitez nous aider à professionnaliser l’art libre, ou toute autre raison qui vous plaît dans ce que nous faisons, alors vous savez comment nous aider en soutenant le projet. :-)
Et encore une fois, merci à tous ceux qui nous ont soutenus jusque‐là ! Sans vous, ZeMarmot n’existerait pas et tous les trucs dont j’ai parlé plus haut, ainsi que dans divers autres articles, ou encore mes centaines de commits sur GIMP, etc., tout cela n’existerait pas non plus.
