Le projet Quantum GIS a l’immense plaisir de vous annoncer la publication de la version 1.7.0 de son logiciel de SIG libre ! L’engouement autour de cet outil ne cesse d’augmenter, ainsi la version précédente 1.6 a été téléchargée 190 000 fois.
Cette version est nommée d’après la ville de Wrocław en Pologne. C’est une manière de remercier le département de climatologie et de protection atmosphérique qui a accueilli notre rencontre de contributeurs en novembre 2010.
Pour rappel, un Système d’Information Géographique (SIG) permet d’éditer et de consulter un ensemble de données dans un espace de coordonnées. Cela va de la simple composition de cartes de randonnées, aux analyses de terrain avancées, telles que l’estimation de la durée d’ensoleillement d’une parcelle ou de l’interpolation d’un horizon géologique.
Veuillez noter que cette version fait partie de la série de pointe, ce qui signifie qu’elle contient de nouvelles fonctionnalités et étend l’interface de programmation de QGIS par rapport aux versions 1.0.x et 1.6.0. Comme tout logiciel, il y a peut‐être des bogues et autres problèmes qui nous auraient échappés, nous vous recommandons d’essayer cette version avant de la déployer auprès de vos utilisateurs.
La publication de la version 1.7 a d'ailleurs donnée lieu à débat entre ceux voulant la publier pour aller de l'avant et ceux voulant attendre qu'il n'y ait plus un seul bogue critique. Le fait est que le projet voit rapidement croître ses fonctionnalités afin d'égaler les logiciels SIG existants, mais sans avoir la même capacité au niveau de la maintenance. En effet, le financement de fonctionnalités par des utilisateurs tels que les institutions publiques, les gouvernements, etc. est assez fréquent, en revanche il est plus rare de voir ces mêmes organismes investir dans les travaux de plomberie moins visibles, mais pourtant indispensables. La volonté des développeurs est de sortir des versions 1.7.x n'incluant que des correctifs, mais le chantier de la 2.0 et le delta croissant entre elle et la branche 1.7 risque de ne pas faciliter les choses.
Les nouveautés
Cette version compte plus de 277 résolutions de problèmes et améliorations. Voici donc quelques points marquants :
le rendu de reprojection à la volée, il s’agit de transformer une source matricielle dans un autre système de coordonnées, directement lors de l’affichage, afin de pouvoir superposer des sources diverses sans devoir passer par une étape de reprojection. Le ré‐échantillonnage étant l’étape la plus coûteuse, QGIS transforme le rendu par bande plutôt que par pixel ;
la jointure de données, cela permet de joindre simplement des données venant de sources différentes (SGBDR, SHP, etc.) ayant un attribut commun. Cette fonction existait dans les précédentes versions via un module Python, son intégration en C++ a permis d’améliorer sa rapidité et de proposer un système de cache et d’indexage ;
des changements d’infrastructure, le code source de QGIS est maintenant hébergé sur la plate‐forme GitHub, tandis que les rapports de bogues et les extensions restent sur le site.
Vous trouverez sur le site une liste un peu plus exhaustive des changements (mais non complète).
Google Summer of Code
Le programme Google Summer of Code a alloué 3 projets en rapport direct avec QGIS.
SAGA
Camilo Polymeris implémente une interface permettant d’utiliser les modules du logiciel d’analyse SAGA. Les besoins recouvrant ceux d’autres interfaces, telles que celle de GRASS_GIS, la direction choisie est la création d’une interface commune nommée QGIS Processing Framework permettant de créer automatiquement les interfaces graphiques, via la récupération des paramètres, mais aussi d’exposer les fonctions d’analyse.
QGIS Mobile
Marco Bernasocchi a pour but de porter Quantum GIS sur la plate‐forme Android en profitant des bibliothèques déjà en place, telles que Qt (avec Necessitas / Ministro), et en portant celles qui ne le sont pas (GDAL, PROJ.4, etc.). Selon le temps disponible, il essayera également de mettre en place une solution adaptée aux tablettes.
DBManager
Là encore, il s’agit pour Giuseppe Sucameli de créer une interface mutuelle de connexion vers les bases de données nommée DB Manager. Ainsi, une extension n’aura plus a re‐développer toute la logique applicative pour faire un « addtable » (…), mais seulement à recourir au DBConnector qui utilisera la classe spécifique à chaque SGBDR.
Autres développements
En plus du travail sur SAGA et des modules GRASS existants, le rôle de QGIS comme plate‐forme d’analyse avancée s’impose avec les efforts du CNES pour lier sa bibliothèque de traitement d’images satellitaires ORFEO ToolBox, mais aussi de la part de Geoeye, pour le logiciel de traitements OSSIM.