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Suport technique et veille technologique

Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.

C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...

Les logiciels libres

L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.

Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.

Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.

Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.

DLFP - Dépêches  -  Interview de Bastien Guerry, référent logiciels libres à la DINSIC

 -  Juin 2019 - 

Bastien Guerry est, depuis décembre 2018, le référent logiciels libres de la DINSIC (Direction interministérielle du Numérique et du Système d’Information et de Communication de l’État), une direction placée sous l’autorité du Premier ministre, qu’on surnomme aussi la DSI (direction des services informatiques) de l’État. S’il est connu dans le milieu du logiciel libre, certains et certaines ont pu découvrir son nom lors de la publication du SILL 2019. Mais, ses missions ne se limitent pas à cela. Son logiciel libre préféré va, peut‐être, vous étonner.

Vous êtes le tout nouveau référent logiciels libres à la DINSIC. Pourriez‐vous nous dire quelles sont vos missions ?

J’ai été recruté en décembre 2018 comme référent logiciels libres à la Direction Interministérielle du Numérique et du Système d’Information et de Communication de l’État (DINSIC).

Je suis rattaché à la mission Etalab, qui aide l’administration à exploiter et à ouvrir les données publiques. Les logiciels développés par l’administration sont considérés, du point de vue de la loi pour une République numérique, comme des « documents administratifs » et ils doivent, à ce titre, être publiés.

L’une de mes premières missions est donc d’aider l’administration à publier les logiciels qu’elle produit. Je réponds à des questions sur les licences et j’aide les directions métier et les développeurs à s’approprier les bonnes pratiques en usage dans le Libre : quelle licence utiliser ? que mettre dans un fichier README ? quelles contributions demander ? sur quelle plate‐forme publier ? etc.

Mon deuxième chantier est de contribuer à la mise en place d’un catalogue de logiciels libres labellisés. Ce catalogue s’inscrit dans la continuité du Socle interministériel de logiciels libres (SILL), les personnes actives sur le SILL seront en partie celles mobilisées pour le catalogue. Mais il aura aussi vocation à répondre à de nouvelles questions : quels organismes publics utilisent quels logiciels libres ? quelle est la maturité de l’écosystème de support derrière une solution ? où trouver de l’aide si ma DSI décide d’expérimenter tel logiciel ? Nous en sommes au stade de la réflexion et de la consultation.

Ma troisième tâche est d’éditer la gazette #bluehats, la contribution de la DINSIC au mouvement #bluehats : cette gazette est un bon moyen de connaître ce qui se passe dans l’administration autour du Libre.

Enfin, je réfléchis à la façon dont l’administration peut valoriser les contributions de ses agents aux logiciels, le tout dans l’idée de rendre l’administration plus attractive auprès des profils techniques.

Quels sont vos objectifs et vos moyens ?

La DINSIC mobilise une partie de mon temps sur ce futur catalogue de logiciels libres. Je souhaite en faire un outil le plus utile possible pour toute l’administration.

Un deuxième objectif est d’attirer des profils de développeurs qui connaissent bien le Libre vers les missions de service public pour renforcer la culture de l’administration sur ce sujet.

Un troisième enjeu plus lointain est de créer les conditions pour que l’État et les collectivités territoriales participent à des communs logiciels. Aujourd’hui, on est soit dans la consommation, soit dans la publication, mais nous pouvons faire un pas de plus et aller vers des projets libres à gouvernance partagée entre l’administration et la société civile. Il y a des initiatives encourageantes, mais c’est un sujet encore très expérimental.

Pensez‐vous vous appuyer sur les associations, ADULLACT, April, La Mouette, etc., pour mener à bien vos objectifs ?

La DINSIC anime TECH. GOUV, le programme d’accélération de la transformation numérique des services publics. TECH. GOUV est par nature une façon de mettre en relation l’administration avec tous les acteurs de la société civile, les associations comme les entreprises, sur les sujets du Numérique.

L’Adullact a toujours été très active autour du SILL et le lien avec cette association est renouvelé.

Pour les autres associations du libre, elles sont parfois ponctuelles (comme avec Framasoft autour de Storify ou avec Wikimédia France lors d’un atelier Wikidata en 2018), mais la porte est toujours ouverte, s’il y a convergence des intérêts.

Le SILL 2019 a mis en observation l’usage de Framadate, ce qui est une bonne idée. Néanmoins, Framasoft n’est qu’une petite association qui n’a pas les moyens, matériels et humains, de l’État français. Ne pensez‐vous pas qu’il serait préférable que l’État développe ce type d’instances pour son propre compte ? Qu’il s’agisse de Framadate, des Framapad ou encore de PeerTube (c’est assez surprenant par exemple de voir que le site de l’Élysée utilise YouTube pour ses vidéos).

Non, ce qui serait étonnant, ce serait que l’Élysée utilise PeerTube !

Je ne connais pas les raisons de ce choix de la part de l’Élysée mais les sites comme youtube.com ou dailymotion.com sont aujourd’hui un moyen simple d’atteindre un large public.

Mon avis est que les enjeux prioritaires de souveraineté numérique de l’État sont ailleurs, dans la maîtrise, la pérennité et l’indépendance de nos infrastructures numériques et dans les compétences des agents qui y contribuent.

Pour la présence de Framadate dans le SILL, c’est une maladresse de présentation : le SILL ne référence pas de services en ligne mais des logiciels. Pour Framadate, c’est le logiciel du même nom qui est référencé, pas le service en ligne. Il y a eu des efforts récents pour rendre Framadate plus facilement installable (efforts auxquels ont contribué par exemple les développeurs de Codeurs en liberté) et l’un des projets orientés design du programme Entrepreneur d’intérêt général, porté par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, aura justement pour objectif de déployer pour ses agents certains outils aujourd’hui hébergés par Framasoft.

Quand pensez‐vous que le SILL sera publié « officiellement » ?

La publication du SILL 2019 a été relayée par la DINSIC le 15 mai. Le SILL a été publié cette année par les groupes qui y travaillent et ces groupes ont mis un peu de temps avant de sortir la version définitive. De mon côté, j’ai aidé en proposant une navigation plus facile dans la version de travail du SILL. Cette version de travail a été prise pour la publication officielle, d’où le malentendu au lancement du SILL.

[N. D. L. R. : les questions ont été posées, avant la sortie du SILL, la dépêche qui en signale la publication a été amendée de ces informations entretemps.]

La gendarmerie a montré que l’utilisation importante de logiciels libres était une alternative crédible. Est‐il envisagé que d’autres ministères suivent cette voie (la Défense et l’Éducation nationale par exemple) ?

Je ne sais pas.

La DINSIC est très sensible à la question du poste de travail des agents. Elle y contribue via le programme Environnement de travail numérique de l’agent (ETNA). Parmi les outils proposés pour les agents figure aujourd’hui Tchap, et l’outil de webconférence Jitsi devrait le rejoindre bientôt. Ce sont deux logiciels libres.

Mais c’est une chose de proposer une boîte à outils, c’en est une autre de gérer la migration de tout un parc vers un nouveau système d’exploitation et de nouveaux outils de bureautique.

Au niveau professionnel, quels logiciels libres utilisez‐vous, sur quel système d’exploitation ?

En 2018, la DINSIC m’a fourni une machine sur laquelle je suis libre d’installer le système d’exploitation et les outils de mon choix. Au quotidien, j’utilise principalement le système de fenêtrage i3, le terminal urxvt, le multiplexeur Tmux, l’éditeur de texte GNU Emacs, le navigateur Firefox et la suite bureautique LibreOffice, le tout sous GNU/Linux.

Quelle est votre distribution GNU/Linux préférée et pourquoi, quels sont vos logiciels libres préférés ?

Je suis en ce moment sur Ubuntu, mais ma distribution préférée est la Debian. Pour les bons et loyaux services rendus toutes ces années. Par le passé, j’ai apprécié Arch Linux pour son système de paquetage et la qualité de sa documentation, Fedora pour son installation facile et Trisquel pour sa robustesse.

Depuis un an, je teste GNU Guix que je trouve assez génial, j’espère l’utiliser comme distribution principale un jour.

Je n’ai qu’un seul logiciel libre préféré : GNU Emacs !

Quelle question auriez‐vous adoré qu’on vous pose ? (évidemment, vous pouvez y répondre).

« Comment convaincre un libriste de venir apporter ses compétences au service public et à l’intérêt général ? »

J’espère que les éléments présentés dans l’interview forment un début de réponse. :)

Quelle question auriez‐vous détesté qu’on vous pose ? (en espérant que je ne vous l’ai pas posée).

« Que ferez‐vous dans trois ans ? »

Merci beaucoup Bastien Guerry.

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par Ysabeau, Davy Defaud, ZeroHeure

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