Sommaire
Vocabulaire
Avant de parler du côté libre et technique, un peu de vocabulaire ne nous fera pas de mal.
Le profil
C’est là où on entre son pseudonyme, une description… Mais c’est aussi ici que l’utilisateur peut clôturer son compte et récupérer l’ensemble de ses données, photos comprises. C’est ici aussi que l’on peut décider d’apparaître ou non dans l’annuaire de Diaspora.
Les contacts
C’est l’ensemble des gens que l’on suit et avec qui l’on peut échanger des messages. Les contacts sont classés par aspect et un contact peut appartenir à plusieurs aspects. Les contacts se trouvent grâce à la fonction recherche (non, je ne vais pas vous la présenter celle‐ci).
Les posts
Les posts, c’est ce que l’on partage. Ce peut être une vidéo, une photo, une galerie de photos, un texte, un lien ou un mélange de tout ça. Sous diaspora, la syntaxe utilisée est le Markdown (comme ici \o/), et vous ne devriez pas être trop dépaysé(e). Les posts sont partagés avec un ou des aspects et ils peuvent être publics. Dans ce cas‐là, ils sont indexés par les moteurs de recherche.
Les utilisateurs connectés qui ont l’autorisation de voir le post peuvent interagir avec. Ils peuvent actuellement aimer, repartager et commenter.
Si le post est public, le lien accessible aux gens non connectés.
Les messages
Équivalent des courriels.
Les aspects
Le système des aspects permet de classer ses contacts dans différentes catégories comme famille, _travail_… Ceci permet de séparer le partage des contenus. Ainsi, on peut très bien envoyer les photos du petit dernier à la famille, les photos de la dernière soirée aux amis, publier un article sur ses dernières vacances aux deux et enfin, écrire un article technique et le rendre public.
Le flux « Vos aspects »
Le flux affiche tous les posts envoyés par les aspects sélectionnés et les siens. Il affiche aussi les commentaires associés à ceux‐ci. On peut trier les posts par date de publication ou par date de derniers commentaires. C’est le centre du réseau social.
Les tags
Les tags permettent, comme sous Twitter, de donner des étiquettes aux posts et ainsi de pouvoir suivre le/les tags intéressants. Les tags, comme les contacts, peuvent être trouvés grâce à la fonction chercher. En cherchant #linux
, j’obtiens tous les posts parlant de Linux, et en cherchant #linux, french
, j’obtiens les posts traitant de Linux en français.
Le flux « Le suivi de tags »
Il ressemble au flux « Vos aspects », mais affichent tous les posts contenant les tags suivis.
Le flux « Mention »
Il affiche tous les posts vous mentionnant (ex : @altor).
Les notifications
Enregistre et affiche chaque modification qui agit avec vous. Une notification apparaît dès que quelqu’un agit avec un de vos posts (commente, aime…), parle de vous ou se met à vous suivre. Vous êtes aussi notifié dès que quelqu’un commente un post auquel vous avez vous‐même répondu ou que vous avez aimé.
Applications
Ce sont des extensions. Actuellement, il n’existe qu’un service de partage de photos qui, via une extension Firefox, permet de partager automatiquement les images trouvées sur le Web.
Les pods
Ce sont les serveurs en jargon Diaspora. Actuellement, l’interaction entre les serveurs (il y en a un peu plus de 20 à ce jour) est transparente pour l’utilisateur. On peut donc contacter, suivre, mentionner, etc., n’importe qui sur n’importe quel serveur.
Le côté technique
Des échanges asymétriques
Une des choses importante à comprendre, c’est que diaspora propose des échanges asymétriques. Dans le cas d’un échange symétrique, il faut que les deux participants (appelons‐les Alice et Bob) acceptent d’échanger pour pouvoir voir les posts de l’autre. Dans le cas de diaspora, même si Bob n’accepte pas Alice, il peut voir les posts d’Alice, si elle le souhaite. Concrètement, supposons que Bob soit la star de l’information sur Linux. Tout le monde le suit. Alice suit Bob, qu’elle a classé dans les aspects info
et Linux
, mais elle ne poste que des images de kitten, avec quelques informations sur Linux. Bob, qui n’aime pas les kittens, ne veut pas suivre les messages d’Alice, pour ne pas pourrir son flux. Par contre, il suit le tag Linux
. Lorsqu’Alice décide de partager une information à propos de Linux avec son aspect Linux
, Bob aura accès au message via le tag, même s’il n’est pas public.
Communication entre les serveurs ou pods
Les serveurs communiquent entre‐eux dans différentes situations :
- pour découvrir des informations sur des utilisateurs ou d’autres serveurs ;
- pour envoyer des informations aux gens avec qui vous partagez, comme :
- la notification d’un début de partage,
- un post effectué par vous,
- commentaire effectué sur un de vos posts,
- « J’aime » effectué sur un de vos posts,
- supression d’un post, commentaire…
- etc..
La première chose à faire, c’est de découvrir les utilisateurs sur les différents pods. Chaque utilisateur est défini par une adresse de la forme « nom@pods.com »
, comme « alice@alice.diaspora.example.com »
. La découverte de « bob@bob.disaspora.example.com »
par Alice, se fait grâce au protocole webfinger. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais le serveur webfinger n’a pas besoin d’être sur le serveur de Bob, même si c’est conseillé. À la création d’un utilisateur, un « guid » est créé. C’est un numéro hexadécimal unique qui permet de l’identifier. En plus du guid, une hcard contenant ses données personnelles (nom, adresse, biographie…) et une clé PGP pour chiffrer les communications sont créés.
Envoi de messages
Tous les messages sont envoyés chiffrés avec OpenSSL durant le transit. Si Alice envoie un message à Bob, seul le serveur de Bob pourra lire le message. Grâce à PGP, Bob peut vérifier que c’est bien Alice qui a envoyé le message.
Interaction avec les autres réseaux sociaux
Actuellement, on peut publier un post sur, entre autres, Twitter, Facebook ou Tumblr, directement depuis Diaspora. Mais il n’y aura pas d’interaction en retour si un utilisateur commente depuis un de ces réseaux, mais ne fait pas partie de Diaspora.
Comparaison avec les autres réseaux sociaux
Diaspora arrive sur le marché après Facebook, Twitter et Google+, c’est pourquoi on se doit de le comparer et de le positionner par rapport aux autres.
Diaspora est libre et décentralisé, ce qui fait que l’on n’est pas enfermé dans un système. Il est possible d’installer son propre serveur pour contrôler ses données. Contrairement à Facebook et Google+, sous Diaspora vous pouvez utiliser un pseudo, il n’y a pas de publicité et aucune de vos données ne peut être vendue.
L’importance d’avoir un réseau social libre et décentralisé
Comme on le dit : « La liberté ne s’use que si on ne l’utilise pas ».
Il est très important de pouvoir proposer un réseau social indépendant de la société marchande. Si l’on prend l’exemple des aspects, tout le monde se moque de savoir qui en est l’inventeur. Par contre, s’il n’y avait pas Diaspora pour favoriser le développement d’outils respectant la vie privée, on peut se demander ce qui empêcherait les logiciels privateurs d’être encore pires qu’aujourd’hui. Sans vouloir être trop pessimiste, j’ai bien peur que bientôt il n’y ait plus que deux Web : Google+ et Facebook ; et que pour accéder aux contenus, l’on soit obligé de s’inscrire et d’accepter leurs conditions d’utilisation.
C’est pourquoi je pense qu’il est important de laisser la possibilité aux gens d’utiliser un réseau plus respectueux de la vie privée. Même si les utilisateurs de Diaspora ne représentent que 5 % des utilisateurs des réseaux sociaux, ces 5 % peuvent freiner et empêcher les éditeurs de faire n’importe quoi.
Je ne sais pas si les réseaux sociaux ne sont qu’une mode ou pas, mais quand on voit ce que peuvent faire des lois comme l’Electronic Communications Privacy Act aux États‐Unis, qui permettent d’obtenir des informations sur les échanges électroniques, alors même que les gens ne sont pas poursuivis pour quoi que ce soit, on peut très bien imaginer que des activistes chinois ou autres utilisent un tel service pour transmettre des témoignages et des photos.
Ce qui manque
Voilà, Diaspora n’est actuellement qu’en version alpha, mais fonctionne déjà très bien. Ce qui manque pour le moment, c’est la possibilité de créer des événements, la prévisualisation (et éventuellement l’édition) des messages, un tchat (prévu via XMPP)… Une fonctionnalité très attendue est la possibilité de changer de pod sans perdre tous ses contacts.
Il n’y a malheureusement aucun mécanisme pour bloquer les commentaires indésirables à ce jour.
NdA : merci à farvardin et Nÿco pour leur aide !