Depuis la dernière version sortie fin juin, les auteurs de Shinken, outil de supervision concurrent de Nagios bien que compatible avec lui, n’avaient pas trop fait parler d’eux. Ils reviennent avec un joli lot de nouveautés dans une version 0.8.
On remarquera principalement pour cette version :
- possibilité de moduler l’importance des éléments supervisés suivant la période de temps ;
- amélioration des règles métier en améliorant les possibilité de mode « dégradé » ;
- désactivation par défaut des commandes de réparations en cas d’interventions programmées ;
- module de lien vers GLPI (lecture de configuration et exportation des alertes) ;
- une interface Web dédiée Shinken.
NdM : Un outil de supervision est un logiciel qui permet de surveiller les machines d’un parc et les différents services qui tournent dessus, afin d’être prévenu rapidement en cas de problème et d’en identifier l’origine.
Un lien avec GLPI
L’une des deux grandes nouveautés réside dans un module GLPI totalement réécrit par David Durieux, membre des projets GLPI et FusionInventry. Désormais pleinement fonctionnel, ce module permet à Shinken d’utiliser GLPI en back‐end, tant pour charger sa configuration, que pour exporter les données de disponibilité via le greffon Monitoring compatible GLPI 0.80.x. Ce greffon GLPI est encore en pré‐alpha, mais devrait vite évoluer dans les prochains jours (ou semaines).
Une interface Web dédiée pour Shinken
Un virage pour ce projet
Le projet Shinken a été lancé pour pallier les manques de Nagios avec les problématiques d’aujourd’hui. Il a donc été géré comme un simple outil devant remplacer le cœur de son ancêtre. Cet objectif a été atteint avec la finalisation de l’architecture distribuée dans la version précédente et la mise en place de nombreuses améliorations dans le cœur de la supervision (notion d’importance, recherche de la source des problèmes, périodes de maintenance simples à mettre en place, etc.).
Comme annoncé dans l’entretien de Jean Gabès par Nicolargo, ce projet va dépasser le stade du simple outil, vers celui de solution de supervision, tout en gardant le plus possible son aspect modulaire. Après un premier module de découverte, présent dans la version précédente, ce mouvement s’amplifie avec l’arrivée d’une interface Web dédiée à Shinken !
Pourquoi une nouvelle interface utilisateur ?
Pourquoi une nouvelle interface, alors qu’il y en a déjà tellement d’autres ? Celle‐ci tente de mettre en avant ce que Shinken a apporté dans le cœur de la supervision, à savoir les notions d’importances et la différentiation très nette entre problème source et impacts, deux points non pris en compte dans les autres interfaces du monde Nagios. Après quelques échecs dans le but de rajouter cette vision à d’autres outils, il a été décidé de donner au projet sa propre interface.
Ses caractéristiques
Fidèle au reste du projet, cette interface, bien qu’optionnelle car étant un simple module, est incluse au sein même de l’architecture de l’outil, elle est donc nativement hautement disponible et ne nécessite ni serveur Web ni serveur de base de données.
Un travail très important a été fait sur l’ergonomie, avec pour objectif de permettre à l’utilisateur de se concentrer sur ce qui est important pour lui, sans le noyer sous une montagne d’informations inutiles. Les notions de hiérarchies de type réseau ou logique (comme une interface Web qui dépend d’un serveur de base de données, par exemple, ou une machine virtuelle qui dépend de son hôte physique) sont omniprésentes, que ce soit sous forme d’arbre ou de graphique.
Et maintenant ?
Le projet a entamé son virage de simple outil vers celui d’une solution complète de supervision du type Zabbix ou Centreon. La route est encore longue, l’interface n’en est qu’au début, et elle n’a pas encore, par exemple, de modules de configuration ni de liens avec d’autres interfaces, comme PNP pour la métrologie, ou NagVis pour la cartographie.
L’équipe va principalement se concentrer sur l’amélioration de l’interface et sur l’aide aux débutants dans le monde, un peu rude, de la supervision. La prochaine version, la 1.0, devrait arriver avant la fin de l’année.