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MiXiT
L’édition 2022 était la 10e édition en physique, après une édition 2021 entièrement en ligne pour cause de pandémie. Elle avait lieu à la Manufacture des Tabacs (dans le campus de l’Université de Lyon 3).
Le nom est visiblement un jeu de mot sur « mix it » (mélangeons, entrelaçons, regroupons) et « mix IT » (dans et autour du domaine informatique). Ce n’est pas la seule conférence autour de l’informatique sur Lyon : citons par exemple les Journées du Logiciel Libre (JDLL) dont la 23e édition avait lieu en avril 2022, ou encore le SIDO (IOT / IA / robotique / XR, prochaine édition en septembre 2022), dont la version parisienne est accolée à l’Open Source eXPerience (novembre 2022). Il ne s’agit donc pas d’une conférence centrée sur le logiciel libre, ou même le libre en général, même si ces thématiques y sont aussi présentes.
Le site de MiXiT met en lumière les aspects principaux suivants : éthique, diversité, tech, crêpes, cœur ❤️, et les speakers aliens (pour découvrir des thèmes connexes). L'affiche des 10 ans met ses thèmes en valeur. On peut aussi citer l’écologie, avec, par exemple, les ecocups, le recyclage, le local, etc.
Le financement vient des sponsors et de la billetterie. Voir comme exemple le bilan financier de 2017.
Et, bien sûr, derrière il y a toute une équipe de personnes bénévoles, merci à tous et à toutes, et, en particulier, à Agnès, ainsi qu’à Benjamin, la petite main dans l’ombre qui vous évite de dormir sous les ponts et sait vous guider jusqu’à votre micro.
Programme
Le programme comportait 28 sessions le premier jour et 34 le second jour, réparties selon les thèmes Tech (« Techno à la mode »), Design (« Les fondamentaux »), Aliens (« Hors des sentiers »), Team (« Comment travailler ensemble ») et Ethics (« IT & critères moraux »). Il peut s’agit de plénières (dans un grand amphi 445 places avec retransmission dans le second grand amphi), d’une conférence (dans un amphi ou une salle) ou d’un atelier. Il y avait par ailleurs une salle dédiée à l’organisation de non-conférences pour permettre de discuter de sujets autres ou mettre en relation les personnes intéressées.
La quasi-totalité des sessions était en français, avec, parfois, les supports en anglais. Elles sont filmées, et retranscrites en temps réel (semi-automatiquement) pour les deux grands amphis.
La diversité se ressent aussi du côté des intervenantes et intervenants : une proportion importante de conférencières, la plus jeune a 16 ans (pour faire un retour sur sa conférence à 9 ans), etc.
Autour des conférences
Il ne s’agit pas uniquement de conférences. Citons les incontournables « Crêpes de Raph’ » (produire des crêpes en quasi-continu pour des centaines de personnes, photos 1 ou 2 ou la « Fruitcyclette » (un peu de vélo pour produire son smoothie, une photo).
Le village de stands est composé principalement des sponsors, mais aussi de trois associations (La Maison Solidaire, accueil chez soi des personnes en difficulté,
Weeefund, collecte et redistribution de matériel informatique et Chez Daddy, café intergénérationnel). Et cette année a été mise en place « la mixette », « monnaie locale qui (crée) du lien entre sponsors et participants sans avoir forcément recours aux goodies, tout en alimentant en dons certaines associations en accord avec nos idéaux » : chaque entrée donne droit à deux piécettes en bois, les discussions avec les sponsors permettent d’en gagner d’autres, et on les donne à la ou les associations de son choix pour les convertir en dons financiers ensuite. Les personnes ayant fait le plus de dons peuvent gagner des entrées pour les prochaines éditions.
L’affichage et la décoration sont soignés : on retrouve le programme partout, des plans, mais aussi des photos (de l’événement ou autour du thème), des slogans, des dessins engagés, etc. (un exemple parmi plein). À noter aussi un tableau des retours / feedbacks pour les sessions : il est possible de coller des gommettes pour dire si on a trouvé une conférence intéressante, amusante, à creuser davantage, trop rapide, etc. (illustrations 1 ou 2)
Les repas de midi sont compris, ce qui est à la fois pratique et agréable (en plus d’être bon et varié, merci La communauté du Goût) (illustrations avec 1 ou 2).
La soirée avait cette année lieu dans un cadre magnifique, la Chapelle de la Trinité, « d’abord chapelle jésuite, elle abrita tour à tour le premier observatoire astronomique de la ville de Lyon, Napoléon Bonaparte pour y fonder la République Italienne, un gymnase dans ses années d’oubli, et désormais divers événements culturels, notamment des concerts de musique classique. Elle est classée Monument Historique depuis 1939. » Quelques photos ou encore un album complet.
Et pour les conférencières et conférenciers (et parfois les « +1 ») : un premier repas très apprécié la veille du premier jour pour faire connaissance, et un pot de clôture le dernier soir. Pour prolonger le plaisir le lendemain une visite du Vieux Lyon avec la fantastique Agent C de chez Cybele (voir un autre avis similaire, suivie d’un copieux déjeuner dans un bouchon (petit restaurant typique du coin, avec par exemple ce plat). Dit autrement, MiXiT est aux petits soins pour les personnes qui y interviennent, et clairement ça donne envie de soumettre pour l’année prochaine.
Il faut aussi mentionner MixTeen avec un atelier pour les enfants, du code pour les 7 à 14 ans.
C’est varié, riche, divers.
À propos des éditions passées
Quelques-unes des conférences
Non exhaustivement, celles auxquelles j’ai assisté ou j’aurais aimé assister :
- Nina LaPalice Cercy (dite /nick LaPalice) a donné une conférence intitulée Homo Stimulus, Au Bonheur des Likes dont la transcription était disponible sur son site. À rapprocher de la conférence Le design manipulatif: oui, mais non de Sophie Freiermuth.
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Ophélie Coelho a présenté les Enjeux géopolitiques des infrastructures numériques. En attendant la vidéo MiXiT2022, celle de JRES2021 est disponible si vous voulez en savoir plus sur les câbles sous-marins, les datacenters et leurs enjeux géopolitiques.
- j’attends la disponibilité des supports / vidéo de S’il vous plaît… dessine-moi une appli ! de Mélanie Bats et de son projet libre Sirius (fondation Eclipse) (code) pour en parler plus, vu que je n’ai pas pu assister à la session.
- Amélie Cordier a brillamment démystifié sur le thème Tout ce que l’on ne vous dit pas sur l’Intelligence Artificielle (IA), ou « les dessous de l’IA, sans bullshit ». Et pour rester dans le thème, le lendemain avait lieu celle intitulée Quelles valeurs pour une « régulation de l’IA par l’éthique » ? de Rayna Stamboliyska, avec un live-tweet associé.
- Damien Cauquil intervenait sur Hackers, reprenez le contrôle des objets connectés ! (que j’avais déjà vu en novembre 2021 à UYBHYS et c’est toujours aussi bien).
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Lætitia Avrot présentait la conférence intitulée Meet NULL the UNKNOWN, qui parle de SQL et de PostgreSQL en particulier. Il y est bien sûr question de technique et de norme SQL, et l’on y apprend des choses intéressantes, mais aussi de nombreuses femmes qui ont fait l’histoire d’une façon y sont mentionnées de manière particulièrement habile et bien amenée. La salle où était donnée cette conférence était par ailleurs couverte de photos de femmes du domaine.
- Sander Van der Waal, du Waag FutureLab, intervenait sur le thème Building online spaces with the public interest at heart et sa « public stack », avec notamment les collaborations avec Fair Phone.
- Clément Duffaut planchait sur le Numérique responsable, ouvrons le capot des fournisseurs Cloud, leurs promesses, la réalité, etc.
- j’ai aussi manqué la présentation d’Aline Paponaud sur Un moteur de recherche communautaire pour organiser Internet ?, du collaboratif fonctionnant sur le modèle de GitHub et Wikipedia.
- ainsi que la conférence Reprenez le contrôle de votre bash en devant un ninja de la CLI ! de David Aparicio, cette fois-ci, car la salle était pleine à ras-bord.
- Gaël « Ratzillas » Musquet a brillament présenté How to build the alert system that France deserves?, en français comme son titre ne le laisse pas supposer : c’était amusant et sérieux, important et léger, bref ne ratez pas ces conférences si vous en avez l’occasion (et ayez une radio à piles, un brevet de radio-amateur, et lisez le DICRIM de votre commune). Voir les aventures de Gaël, Alex et le DICRIM de Lyon, ainsi qu’un résumé dessiné.
- Thibaud Colas a parlé accessibilité des sites web The 97.4% North Star (97.4% des 1M de pages d’accueil les plus visitées ne respectent pas les bases en matière d’accessibilité, et on doit faire mieux ; c’était en français, il y est notamment question de Wagtail (BSD) et de Django, et son support est en ligne.
D’autres retours :
Remerciements
Merci à l’organisation : tout semble parfait côté public, signe que l’organisation a assuré à tout point de vue. Et je n’ai entendu et lu que des retours élogieux. Comme « Merci à cette orga fantastique, on a été reçu·es comme des reines/rois, merci pour l’#inclusion avec la retranscription pour les personnes malentendantes, en situation de handicap, qui allaitent. Merci pour la programmation et toutes les attentions, merci aux sponsors. #MiXiT22 » que je partage pleinement.
Merci aux conférencières et conférenciers pour le partage et l’énergie.
Merci au public et aux sponsors pour les sous, qui permettent l’événement.
Et indirectement, MiXiT à Lyon a été aussi une occasion de croiser d’autres libristes (Thomas Petazzoni de Bootlin et Lucas Bonnet de Bearstech) et des collègues. Merci pour cela aussi.
Ainsi qu’une pensée pour Sven Guckes, décédé en février, qui aimait bien tisser des liens entre les événements en faisant des retours et en incitant d’autres à y participer.
