Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
Le Bitcoin suscite toujours autant de
passions, et les informations à son sujet varient toujours de
l'enthousiasme délirant aux enterrements
prématurés. Il est amusant de noter que les uns comme les
autres utilisent souvent les mêmes arguments qu'il y a dix ans, au
moment du lancement de la cryptomonnaie. Au contraire, le livre de
Favier, Huguet et Bataille se demande « où en est le Bitcoin
aujourd'hui ? » Certainement pas au même point qu'en 2008.
J'avais déjà parlé du précédent
livre de ces auteurs. Celui-ci est destiné à un
public plus informé, qui connait déjà le Bitcoin et souhaite
s'informer sur les derniers développements.
Comme dans leur livre antérieur, les auteurs n'hésitent pas à
nager à contre-courant du discours dominant. Depuis deux ou trois
ans, la mode est à dire « le Bitcoin, c'est pas bien
mais la chaîne de blocs, c'est la solution
à tous les problèmes de l'humanité ». Pour eux, au contraire, le
Bitcoin reste la meilleure solution à bien des problèmes pour
lesquels on crée de nouvelles chaînes de blocs, et ils sont très
confiants dans sa capacité à évoluer pour répondre aux défis
d'aujourd'hui. Les auteurs suggèrent que ce discours bruyant sur
la chaîne de blocs sert à évacuer le caractère disrupteur du
Bitcoin et à ramener le torrent des cryptomonnaies dans son lit,
un lit bien contrôlé et bien régulé.
Les auteurs notent bien que la grande majorité des articles sur
le Bitcoin sont très médiocres, juste une compilation de clichés
(Law, les tulipes et
Ponzi). Parfois, la malhonnêteté
intellectuelle va plus loin, comme le reportage de
France 2 sur le Bitcoin se terminant par…
un envol de pigeons. Comme le notent Favier, Huguet et Bataille,
« illustre-t-on un reportage sur une banque centrale par des
photos de poulets en batterie ? »
Un autre exemple de la propagande contre les cryptomonnaies
concerne les ICO, un mécanisme de
financement où une entreprise débutante vend des jetons d'une
cryptomonnaie… qui n'existe pas encore. Les ICO sont
systématiquement diabolisés dans les médias, qui ne parlent que du
risque de perdre son argent, si l'entreprise se casse la
figure. Mais, comme le disent les auteurs « pourquoi est-il
admis qu'on puisse perdre de l'argent avec la Française des
Jeux et pas avec les ICO ? »
À juste titre, les auteurs sont hostiles au concept de « chaîne
de blocs privée » (ou « chaîne de blocs à permission ») en notant
qu'il s'agit soit de banales bases de données partagées,
rebaptisées chaîne de blocs pour des raisons marketing, soit
d'erreurs techniques où on utilise une chaîne de blocs pour un
problème où elle n'est pas la meilleure solution. En effet, tout
l'intérêt de Bitcoin est de fournir de la confiance dans un état
alors même que les participants ne se connaissent pas. Si les
participants se connaissent et ont déjà une structure en place ou,
pire, si le seul participant est une entreprise spécifique, la
chaîne de blocs n'a guère d'intérêt.
Et pendant ce temps, Bitcoin ne reste pas inactif : si le
logiciel et le protocole n'évoluent qu'avec prudence, la
communauté autour du Bitcoin, elle, a beaucoup changé et, au milieu
de nombreuses crises, a prouvé sa faculté à s'adapter, dans un
environnement impitoyable.
Le gros du livre tourne autour d'un enjeu technique essentiel
pour toute chaîne de blocs : le passage à
l'échelle. Vu que la taille de blocs de Bitcoin est
limitée (notamment pour éviter certaines attaques par
déni de service) et que l'écart de temps entre deux
blocs est fixe, Bitcoin ne peut pas traiter un nombre illimité de
transactions. Une chaîne de blocs qui ne mettrait pas de limite
aurait d'autres problèmes, notamment la croissance illimitée de la
chaîne, que tous les pairs doivent charger. Bref, on ne peut pas
envisager, avec le Bitcoin classique, un monde où chacun paierait
son café à la machine avec des bitcoins. Il faut donc améliorer le
passage à l'échelle. Ce sujet est bouillonnant en ce moment dans
le monde Bitcoin. (Le livre remarque que cela évoque l'époque où
les experts auto-proclamés répétaient que l'Internet n'avait pas
d'avenir, qu'il s'écroulerait dès qu'on essaierait de s'en servir
vraiment, pendant que les vrais experts travaillaient à améliorer
l'Internet, afin qu'il puisse assurer le service qu'en attendaient
les utilisateurs.)
Les auteurs décrivent donc les solutions comme les « chaînes de
côté » (sidechains, comme par
exemple Blockstream ou
RootStock) où une chaîne ayant moins
de limites sert pour les transactions courantes, et son état final
est mis de temps en temps sur une chaîne principale, par exemple
celle de Bitcoin. Ainsi, la chaîne de côté croît vite mais on n'a
pas besoin de la garder éternellement. Autre possibilité, les
échanges hors-chaîne mais reportés sur la chaîne comme avec le
Lightning Network. Cette partie du livre
est plus difficile à lire, reflétant le caractère très mouvant de
ces innovations.
Le livre couvre également en détail le cas des scissions,
notamment la plus grosse qui a affecté Bitcoin depuis
deux ans, et qui est toujours en cours, Bitcoin
Cash (sans compter Bitcoin SV.)
Le cas des contrats
automatiques est aussi traité, en exprimant un certain scepticisme
quant à la possibilité d'en produire sans bogues. Mais, surtout,
le livre note que la plupart des problèmes « intéressants » qu'on
pourrait traiter avec des contrats automatiques nécessitent de
l'information sur le monde extérieur à la chaîne. Si le
déroulement d'un contrat automatique d'assurance dépend du temps,
par exemple, il faudra bien accéder à des informations
météorologiques, et cela ne sera plus pair-à-pair, cela ne pourra
pas se faire entièrement sur la chaîne de blocs. (Il faudra
utiliser ce qu'Ethereum appelle des
oracles, qui ne sont pas pair-à-pair, donc posent un problème de confiance.)
Le monde Bitcoin, sans même parler des autres cryptomonnaies,
est très actif en ce moment et des nouvelles propositions émergent
tous les jours et d'innombrables essais sont lancés. Ce livre est
donc un document utile pour avoir une vision relativement
synthétique de l'état actuel de Bitcoin et de ses dernières
évolutions. J'ai apprécié le côté ouvert de ce livre, qui présente
des changements en cours, sans essayer d'imposer une vision unique.
Note : j'ai reçu (sans engagement) un exemplaire gratuit de ce
livre par l'éditeur.