Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
La question du harcèlement
en ligne est maintenant bien connue et, à juste titre,
souvent mise sur le devant de la scène, mais cela ne veut
pas dire que ceux et celles qui en parlent en parlent
intelligemment. C'est donc une excellente chose que Stéphanie de
Vanssay, qui connait très bien le monde du numérique, s'attaque à
cette question, dans un très bon livre.
L'auteure sait hélas de quoi elle parle : comme la grande
majorité des femmes qui s'expriment publiquement, avec des
opinions affirmées, elle a été victime de plusieurs campagnes de
harcèlement. (Un exemple est décrit ici.) Je dis bien de harcèlement, pas juste de critiques
(qui seraient parfaitement légitimes) de son engagement ou de ses
idées politiques, mais des insultes sur son physique, des
menaces de viol ou de torture, etc. La publication de son livre ne
va évidemment pas faire changer les harceleurs, qui critiquent
déjà sur les réseaux sociaux sa « position victimaire » (les
victimes qui dénoncent les agressions cherchent toutes à augmenter
leur nombre de followers Twitter, c'est
bien connu). On notera au passage que le livre sort en même temps
que l'affaire de la ligue du LOL qui
illustre très bien le fait que le harcèlement n'est pas uniquement
le fait de déséquilibrés isolés, mais qu'il est commis en bandes
organisées, ayant des objectifs précis (souvent de faire taire les
femmes).
Ayant été témoin des déchainements contre Stéphanie de
Vanssay, j'ai noté que le point de départ était souvent une
question pédagogique. Car l'auteur est enseignante et parle
souvent de questions d'éducation. Apparemment, cela ne plait pas à
une horde vindicative qui dénonce les « pédagogistes » (et, à
leurs yeux, est « pédagogiste » quiconque estime que l'enseignant
n'a pas toujours raison et que les méthodes d'enseignement n'ont
pas forcément à rester ce qu'elles étaient dans un lycée militaire
au 19e siècle). Bref, cette horde est composée en partie
d'enseignants et, en tant qu'ex-parent d'élève, je ne peux pas
m'empêcher de trouver inquiétant le fait que certaines personnes
chargées de l'éducation des enfants soient aussi agressifs en
ligne (et, je le souhaite, seulement en ligne). En tout cas, il
est sûr que le harcèlement en ligne n'est pas seulement pratiqué
par des islamistes et des bas-du-front votant Trump, des
bac+quelquechose le font aussi, hélas.
Je l'ai dit au début, la question du harcèlement en ligne est,
heureusement, aujourd'hui reconnue comme une question politique
importante. Mais cela ne veut pas dire que toutes les réponses
suggérées soient bonnes. Ainsi, comme c'est souvent le cas pour
les questions de sécurité, le harcèlement en ligne est souvent
utilisé comme prétexte pour rogner les libertés. C'est par exemple
le cas en France en ce moment avec le projet présidentiel
d'interdire l'anonymat en ligne. Ce projet
ne tient pas compte du fait qu'il existe déjà des tas de
possibilités légales de lutter contre la « haine en ligne » mais
qu'ils ne sont pas utilisés par manque
de moyens matériels et manque de réelle volonté. On voit
aussi des politiciens
sans scrupules qui soutiennent la lutte anti-anonymat en
s'appuyant sur les actions de la ligue du
LOL… alors que les membres de la dite ligue agissaient
souvent sous leur nom officiel. Sans compter les gens qui ne
comprennent rien au monde de l'Internet et se contentent
d'affirmations sommaires comme « il faudrait que Facebook demande
une carte d'identité » (comme si Facebook n'avait pas déjà trop de
données personnelles).
Mais assez parlé du contexte, parlons du livre de Stéphanie de
Vanssay, plutôt. Elle connait très bien le sujet et ne propose
donc pas de ces pseudo-solutions répressives et à
l'emporte-pièce. D'abord, l'auteure est modeste : il s'agit
d'aider les victimes de harcèlement à se défendre, sans prétendre
régler tous les cas de harcèlement, notamment les plus graves
(comme, par exemple, celui dont avait été victime la journaliste Nadia
Daam). Dans ce cas, l'auteure note à juste titre qu'il
faut envisager des recours, par exemple à la justice, et elle
donne quelques indications pratiques à ce sujet. Mais même le
harcèlement moins radical est dur pour les victimes, et peut mener
la victime à ne plus s'exprimer publiquement (ce qui est souvent
le but des harceleurs). L'auteure
rejette l'idée (qui est aussi celle des trolls, et un des leurs
arguments de défense favoris) « en ligne, c'est pas grave ».
L'essentiel
du livre parle de ce que les victimes peuvent faire elles-mêmes et
eux-mêmes. La force du troll ou du harceleur est que la victime se
croit impuissante. Stéphanie de Vanssay montre que ce n'est pas
complètement le cas, et qu'il existe diverses stratégies pour
lutter contre les trolls.
La plus évidente est le fameux « ne nourrissez pas les trolls »
(ne leur répondez pas, ignorez-les en espérant que le problème
disparaitra de lui-même),
conseil souvent donné mais avec lequel l'auteure n'est pas trop
d'accord. D'abord, si le troll dit des choses vraiment
inacceptables (des propos racistes, par exemple), cela ne doit pas
être ignoré mais combattu. Et, dans certains cas, le troll peut
être neutralisé par l'humour et la solidarité (des autres
participants : l'auteure insiste que la victime doit être
consciente qu'elle n'est pas seule). Mais dans certains cas, cette
tactique d'ignorer le harceleur peut être préférable. Voir par exemple dans le livre
le témoignage de
Florence Porcel (le « petit groupe de
potes » dont elle parle est la ligue du LOL, pas encore connue
publiquement à l'époque de la rédaction du livre). Globalement, l'auteure est prudente : il n'y a pas de
méthode magique anti-troll, pas de solution universelle au
harcèlement.
Stéphanie de Vanssay tord le cou à pas mal d'idées
reçues. Contrairement au discours médiatique dominant, elle fait
remarquer que le harcèlement n'est pas apparu avec
Facebook (elle cite
Usenet, qui avait déjà permis d'observer
pas mal de comportements scandaleux). Elle critique également une
autre tarte à la crème du discours anti-numérique, la « bulle de
filtres » qui ferait qu'en ligne, on ne serait exposé qu'à ce à
quoi on croit déjà. L'auteur note au contraire qu'autrefois,
quelqu'un qui ne partageait pas les opinions politiques du
Figaro ne lisait jamais ce journal alors
que, sur l'Internet, en un clic, on peut accéder à un de leurs
articles, et on le fait bien plus souvent qu'hors-ligne.
Stéphanie de Vanssay explique aussi que pour protéger les
enfants des dangers qui les menacent en ligne, les solutions
simplistes souvent assénées ne sont pas idéales. Ne pas leur
permettre un accès à l'Internet, solution souvent citée, revient à
les boucler à la maison pour les protéger des dangers de la
rue. Et cela les rendra encore plus vulnérables quand ils finiront
par y accéder.
Peu de mentions des GAFA dans ce livre,
à part pour noter que le signalement des trolls aux GAFA a peu
d'effets, voire des effets négatifs (le troll chasse en bande, et
eux aussi peuvent signaler, ce qui fait que la bureaucratie va
fermer le compte de la victime plutôt que celui du harceleur).
Je vous laisse lire le livre pour voir les stratégies de
défense que conseille l'auteur, toujours avec nuance et en sachant
bien qu'aucune n'est parfaite. Personnellement, je ne suis pas
tellement d'accord avec l'approche (revendiquée) « développement
personnel », comme si la lutte contre les harceleurs consistait
essentiellement à s'améliorer soi-même mais la question est
délicate de toute façon : il faut à la fois aider les victimes à
se défendre, sans pour autant les culpabiliser si elles n'y
arrivent pas. Globalement, je trouve que ce livre se tire bien de
cet exercice très difficile, et je souhaite qu'il serve à de
nombreuses victimes à être plus fortes.
Quelques lectures en plus :
Et l'habituel instant « déclaration de conflit d'intérêt » :
j'ai reçu un exemplaire de ce livre gratuitement, en tant que blogueur.