Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
La question de la sélection du lieu pour les réunions physiques
de l'IETF a toujours suscité des discussions
passionnées, d'autant plus que chaque participant, et son chat, a
un avis. Il y a de nombreux critères (coût, distance, agréments du
lieu, goûts personnels…) Ce nouveau RFC décrit le nouveau mécanisme par lequel
est sélectionné un lieu, et les critères à respecter.
En théorie, venir aux réunions physiques n'est pas
indispensable. L'IETF, organisme de normalisation
technique de l'Internet,
travaille, étudie les propositions, les amende, les approuve ou
les rejette entièrement en ligne (avec l'aide de quelques outils
comme le DataTracker). Ceci dit,
en pratique, venir aux trois réunions physiques par an aide
certainement à faire avancer son sujet favori. Ces réunions
rassemblent des centaines de participants IETF pendant une semaine
et sont l'occasion de nombreuses discussions. À noter que, pendant
la réunion, une liste de discussion permet
également des bavardages généralisés, où les conseils sur les bons
bars et restaurants rencontrent les avis sur la meilleure route
vers l'aéroport, et des récriminations sur les ascenseurs, l'air
conditionné, le manque de cookies, etc. Ce RFC sort d'ailleurs au
moment exact où l'IETF se déchire sur l'opportunité ou non de
maintenir la réunion de
Vancouver malgré l'épidémie.
La reponsabilité du choix d'un lieu pour les réunions incombe à
l'IASA (IETF Administrative
Support Activity, RFC 8711). Ce
RFC ne lui supprime pas cette responsabilité mais lui fournit des
éléments à prendre en compte. L'IETF a
trois rencontres physiques par an, s'inscrivant dans le cadre de
ses missions, qui sont décrits dans le RFC 3935. (Notez que certains participants contestent ces
rencontres physiques, considérant qu'une organisation de
normalisation des protocoles
Internet pourrait se « réunir » en ligne.)
La section 2 du RFC décrit les principes fondamentaux à prendre en
compte pour le choix du lieu de la réunion :
- Permettre la participation du plus grand nombre, quel que
soit leur pays d'origine, ce qui implique que les pays ayant une
politique de visa très restrictive, comme
les États-Unis, sont déconseillés,
- Et cela implique également que l'IETF préfère se tenir à
l'écart des pays qui discriminent selon le genre, la couleur de
peau, l'orientation sexuelle, etc ; c'est d'ailleurs un
tel cas, soulevé par Ted Hardie, qui avait été à
l'origine de la création du groupe
mtgvenue, lorsque le choix de se réunir à
Singapour avait été contesté en raison
des lois homophobes de ce pays,
- Un accès Internet de qualité est
évidemment nécessaire, et non censuré ; cela avait donné lieu à
de sévères discussions lors de la réunion (la
seule jusqu'à ce jour) en Chine (le RFC
note aussi, dans sa section 7, que la vie privée est importante et que
les participants doivent être informés d'une éventuelle
surveillance),
- Le but est de travailler, et cela implique un
environnement qui s'y prête bien, par exemple la possibilité de
réunions informelles dans les environs, et dans de bonnes
conditions (RFC 6771),
- Le coût est un problème crucial, beaucoup de participants
n'étant pas financés par une entreprise ou un gouvernement.
En revanche, la même section 2 cite des
non-objectifs :
- À part les cas de discrimination cités plus haut, qui
concernent directement les participants à l'IETF, le choix du
lieu de la réunion n'a pas pour objectif de valider ou de
critiquer la politique du gouvernement local, ou les mœurs
locales,
- Avoir le maximum de participants n'est pas un but en soi,
les réunions IETF n'ont pas un objectif commercial,
- Et, évidemment, il n'y aura pas de critères touristiques
(ah, les réunions à Minneapolis en hiver…)
Compte-tenu de ces objectifs de haut niveau, la section 3 du
RFC liste les critères. D'abord, ceux qui sont
impératifs :
- L'endroit précis de la réunion (en général un grand hôtel,
mais parfois un centre de conférences) doit fournir assez
d'espace pour toutes les activités,
- Il doit être accessible aux
handicapés en fauteuil
roulant (d'autres formes de handicap sont
mentionnées plus loin, avec des critères moins stricts),
- Il doit pouvoir être connecté à l'Internet dans de bonnes
conditions (IPv4 et
IPv6, pas de NAT, capacité suffisante, etc ; notez que, la
plupart du temps, le lieu ne fournit pas cela par défaut et
c'est à l'IETF de tout installer et configurer avant la
réunion).
Il y a ensuite les critères importants. Évidemment, l'idéal serait
de trouver un endroit qui satisfasse tous les critères mais, en
général, ce n'est pas possible. Le choix sera toujours un
compromis. Il faut donc déterminer quels critères on peut accepter
de sacrifier, et c'est la raison pour laquelle il n'y a finalement
que trois critères impératifs. Les critères importants mais non
impératifs sont :
- Le lieu doit être raisonnablement accessible d'un grand
nombre d'endroits (la réunion de Buenos
Aires, la seule qui se soit tenue en Amérique
latine, avait été très critiquée de ce point de vue,
le coût total et le temps total de voyage avaient été très
importants, par rapport à, disons, New
York ou Singapour),
- Il doit être possible de trouver une organisation locale
qui participe à l'organisation, et des sponsors qui acceptent de
financer (les frais d'inscription, pourtant très élevés, ne
couvrent pas tout le budget),
- Les barrières à l'entrée (typiquement les visas) doivent
être le plus basses possibles (là encore, cela dépend du
participant : pour aller en France, la
barrière pour un Slovène est basse, la
Slovénie étant dans
Schengen, celle pour un Malien est bien plus haute ; c'est donc
le « coût » total qu'il faut considérer),
- Le lieu doit offrir des conditions de sécurité
acceptables (critère parfois subjectif, les États-uniens, par
exemple, voient souvent le reste du monde comme une jungle, et
des habitants de Chicago ou
Los Angeles s'inquiètent parfois à l'idée
d'aller à Yokohama…),
- Par ailleurs, il faut suivre les principes (assez
généraux) du RFC 8719.
Il faut se rappeler que l'IETF est internationale, et que la
notion de « lieu éloigné » dépend donc du participant, c'est le
coût total de voyage qui compte, pas celui de telle ou telle
personne, d'où la
politique
« 1-1-1 », une réunion en Amérique du
Nord, puis une en Europe, puis
une en Asie, politique qui vise à répartir
les coûts sur les divers participants
Pour l'endroit exact de la réunion (en général un grand hôtel),
il y a des critères supplémentaires :
- De la place pour les réunions informelles (couloirs,
annexes, bars et cafétérias, etc) et des endroits où se
rencontrer dans les environs, puisque, comme souvent dans les
réunions formelles, le travail le plus important se fait en
dehors des salles de réunion (on voit souvent des petits groupes écrire
des Internet-Drafts
assis dans les couloirs),
- Prix « conformes aux tarifs d'affaire habituels » (ce qui
est déjà très cher, si on prend en compte les habitudes
étatsuniennes).
Dans le cas typique, l'IETF se tient dans un grand hôtel pour
hommes d'affaires riches. (La
dernière
(au moment de l'écriture de cet article) réunion, à
Montréal, était au
Fairmont.)
Et les participants au budget voyage le plus important logent sur
place. Il existe aussi des
overflow hotels où
logent les moins riches. Dans l'hôtel principal et, parfois, dans
les
overflow hotels, on dispose du réseau IETF
même dans sa chambre. Ce réseau est installé par une équipe de
volontaires de l'IETF avant la réunion (les réseaux des hôtels
sont en général catastrophiques, pas
d'IPv6, pas de DNSSEC, des
ports filtrés, etc, une
réunion
à Paris avait battu les records). Beaucoup de
participants vont chez Airbnb ou carrément
en auberge de jeunesse et doivent alors se
débrouiller pour le réseau.
Les ingénieurs et ingénieures sont des êtres humains et doivent
donc manger. D'où des critères concernant nourriture et boisson :
- Disponibilité de ressources alimentaires proches, pour tous les
goûts, toutes les bourses, tous les critères, par exemple de
santé ; j'ai déjà vu des conférences dans des
resorts isolés, où on
était obligés de se contenter de l'offre locale, souvent très
chère,
- Ces ressources doivent être disponibles sous forme de
restaurants mais aussi de magasins pour ceux qui préfèrent
ensuite aller manger dehors (il n'y a pas de repas servi, aux
réunions IETF).
Enfin, il y a des critères sur des points variés :
- Il est préférable que tout soit au même endroit, pour
éviter les déplacements,
- Il est préférable qu'on puisse revenir, et qu'il y ait des
contrats pour plusieurs évenements, avec prix réduits.
Même si tous ces critères ne sont pas impératifs, mis ensemble,
ils sont très exigeants. Des gens demandent parfois pourquoi, par
exemple, il n'y a jamais eu de réunion de l'IETF en
Inde, pays certainement important pour
l'Internet. C'est entre autres en raison de spécificités locales,
par exemple la difficulté d'obtention des visas. (Cf. cette
discussion.)
On notera que les critères sont finalement peu nombreux. De
très nombreuses autres propositions avaient été faites, qui
risquaient de mener à un catalogue de critères, très épais et, de
toute façon, impossibles à satisfaire simultanément. Le rapport
« droits humains » notait que certains critères pouvaient
être incompatibles entre eux (une personne
aveugle voudrait pouvoir être accompagnée
de son chien guide, et une autre personne
est allergique aux chiens, voire en a une
phobie.)
C'est ainsi que des critères comme la disponibilité d'une
crèche ont été retirés (notez que le
RIPE le
fait et que l'IETF va tenter
le coup), de
même que la demande de toilettes non
genrées, qui était dans certaines versions du projet
de RFC.
Comme vous vous en doutez, la discussion à l'IETF sur ce RFC
n'a pas été évidente. De toute façon, la décision sur le choix
d'un lieu reviendra
à l'IASA, sauf pour les critères impératifs, qui nécessiteront une
discussion générale.