Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
- Février 2011 -

[Crédit photo pour la bannière :Feliciano Guimarães ]
Je me suis récemment intéressé à ce que nous appelons la musique libre.
Je vous propose de partager avec vous ce que j’ai appris…
C’est quoi la musique libre???
« On désigne habituellement comme musique libre, à l’instar d’un logiciel libre, une musique qui peut être librement copiée, distribuée et modifiée. Ainsi, la musique libre est soit de la musique du domaine public, soit de la musique diffusée sous une licence ouverte. Une musique libre est un exemple d’œuvre libre. » Wikipedia
Plusieurs licences peuvent donc être appliquées à une oeuvre musicale pour que celui-ci rentre dans le cadre de la musique libre:
- Les licences ouvertes: voici la définition qu’en donne Wikipédia
Une licence de libre diffusion (parfois abrégé LLD) ou licence ouverte est une licence s’appliquant à une œuvre de l’esprit par laquelle l’auteur concède certains des droits que lui offrent le droit d’auteur quant à l’utilisation, à la modification, à la rediffusion et à la réutilisation de l’œuvre dans des œuvres dérivées.
Cependant, j’ai eu un peu de mal à voir la différence avec une bonne vieille licence libre. D’après ce que j’ai compris, la licence de libre diffusion peut inclure certaines restrictions s’éloignant donc des 4 libertés fondamentales des licences libres .
Je ne vais pas revenir trop là-dessus, sachant que j’y avais consacré un article il y a quelques temps de cela :
Wikipedions de nouveau :
Le domaine public regroupe les biens intellectuels qui ne sont plus protégés, au terme d’un certain délai, par les diverses lois liées au droit de la propriété intellectuelle.
En matière de musique libre, je discerne deux types d’approche :
- Une approche par le haut: les artistes reconnus court-circuitent leur maison de disques car ils peuvent se le permettre.
- Une approche par le bas : les artistes « en devenir » inversent la proposition de valeur de leur art et court-circuitent les maisons de disques parce que…ils n’en ont pas…
L’approche par le haut : quelques exemples…
Bon, nous allons mettre de coté le domaine public, c’est un peu trop large.
Je souhaite plutôt me concentrer sur les différentes initiatives d’artistes déjà reconnus que nous avons pu observer ces dernières années sur le marché de la musique pour juger de leur succès.
The Wired CD
En 2004, le magazine Wired a eu la bonne idée de créer une compilation de morceaux sous licence Creative Commons (en fait, les chansons sont partagées entre licence Sampling Plus et Noncommercial Sampling Plus).
De nombreux artistes y ont participé, notamment David Byrne (des géniaux Talking Heads), les Beastie Boys, The Rapture ou Gilberto Gil…
Les morceaux sont distribués ici.
Je ne crois pas qu’il y ait eu une suite de cette compilation.
Radiohead
Avec « In Rainbow », Radiohead a fait une excursion remarquée au sein de la musique libre. Distribué sur le net dans un premier temps, sous forme de CD ou de MP3, c’était à l’acheteur de fixer le prix, de 0€ à l’infini.
On peut parler ici de licence de libre diffusion, je n’ai pas trouvé d’indications concernant la libre modification des chansons par exemple.
D’après ce qui est disponible sur le net, l’opération aurait rapporté plus que les ventes d’un album via les modèles standards de l’industrie.
1,2 million de téléchargement au prix moyen de 1£, ce qui nous fait …1,2 million de £ rien que pour la bande à Tom.
Par contre, le site de distribution inrainbows.com n’est plus accessible et le groupe ne sort plus rien. Nous verrons bien s’ils continueront sur cette lancée « libre ».
Nine Inch Nails
Mon, préféré, j’adore ce groupe…
Nine Inch Nails n’est plus mais a fini en beauté avec plusieurs initiatives de musique libre.
La première est l’album Ghost I-IV distribué via internet sous licence Creative Commons Attribution Non-Commercial Share Alike license (CC-by-nc-sa).
Ici, ce n’est pas l’utilisateur qui définit le prix, mais bien le groupe lui-même. Outre le fait qu’il n’y a pas d’intermédiaires nuisibles type maison de disque, l’originalité provient du fait que l’œuvre peut être partagée/modifiée sous conditions de citer les différents auteurs, de ne pas revendre l’œuvre et de la distribuer avec la même licence Creative Commons.
Autre phénomène intéressant ; pour lancer cet album instrumental, Trent Reznor, le cerveau de Nine Inch Nails, a demandé aux internautes de créer des films autour des morceaux de l’album. Une façon originale de solliciter ses fans.
Visiblement, l’expérience s’est révélée concluante (1ère vente digitale d’amazon.com en 2008) car le même groupe a remis ça quelques mois plus tard avec un album appelé The Slip, lui aussi sous licence CC-by-nc-sa, mais avec possibilité de téléchargement gratuit de l’œuvre cette fois-ci.
L’approche par le bas: Jamendo
Comme vous venez de le lire, les artistes reconnus utilisent pour la plupart leur propre site internet pour distribuer leur musique.
Mais cela veut dire que naturellement ces sites attirent un nombre important de potentiels acheteurs.
C’est vrai pour les artistes reconnus, moins pour les artistes en devenir.
Ce qu’il manquait pour commencer à construire un éco-système, c’est un agrégateur type iTunes mais…susceptible de distribuer du contenu sous licence ouverte.
C’est chose faite avec Jamendo, créé en 2005.
Jamendo est un magasin de téléchargement de musique que l’on retrouve notamment dans Rythmbox sur Ubuntu. Les artistes y déposent leurs oeuvres sous la licence Creative Commons ou Art Libre qu’ils souhaitent.
L’utilisateur a la possibilité de télécharger gratuitement les albums mais aussi de faire un don s’il le souhaite.
La société revendique plus d’1 million d’€ de chiffre d’affaires par an et a également lancé Jamendo Pro pour vendre des morceaux afin d’habiller musicalement parlant les projets de pub, films etc…
Certe, la société a connu quelques difficultés financières début 2010 mais la situation semble rétablie.
Le retour au Grateful Dead et encore…Seth Godin
Mais que cela soit par le haut ou par le bas, pour les gros comme pour les petits, l’avenir est à la relation directe avec la communauté qui va ou vous a adopté.
Seth Godin (oui, encore lui), a d’ailleurs, dans Tribes, son avant dernier ouvrage, parler du Grateful Dead en ces termes:
« Forty Years ago, Jerry Garcia and the Grateful Dead made some decisions that changed the music forever [...] In addition to grossing 100 millions during their career , the Dead helped us understand how tribes work.
They didn’t succeed by selling records (they only had one album in the top 40). Instead they succeeded by attracting and leading a tribe » Seth Godin in Tribes
Jerry Garcia avait compris intuitivement qu’un positionnement marketing est d’autant plus efficace qu’il exclut au départ 99% de la population.
La question n’est donc pas de savoir si Hadopi est une bonne chose ou pas mais de savoir quand les artistes eux-mêmes auront fait le deuil, à l’image de Radiohead ou Nine Inch Nails, d’un eco-système en sursis. Je l’espère, la musique libre et ses différentes licences, vont permettre l’éclosion d’une nouvelle chaîne de valeur rétablissant le lien direct entre un artiste et son audience.
Chaque artiste est un futur community manager en puissance en quelques sortes…
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Original post of Bardamu.
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