Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
- 20 décembre -
Sommaire
Salut les gens et les autres,
Si vous ne savez pas quoi lire, offrir, découvrir, ces quelques notes de lecture pourraient ou pas vous aider. Les livres sont notés de un à trois manchots 🐧, plus précisément sous cette forme : +🐧 au cas où le manchot ne s’afficherait pas à l’écran, et -👎 pour le livre qui m’a franchement énervée.
Cyberstructure de Stéphane Bortzmeyer
Pas un perdreau de l’année (le livre, pas l’auteur, bon l’auteur non plus), il est paru en décembre 2018, mais, à mon avis un livre bien intéressant pour comprendre comment fonctionne l’Internet. Ça parle de quoi ? D’à peu près tout ce qui a trait à l’internet : l’aspect technique avec les DNS, les noms de domaines, les histoires d’adresses IP, les serveurs, les formats et les jeux (et les enjeux) de caractère. Ça parle donc forcément d’Unicode 🙂, mais ce n’est pas pour ça que je l’ai acheté. Il est question aussi des enjeux plus « sociétaux » : vie privée, sécurité, invasion de l’Internet dans nos vies, rapport des politiques avec l’Internet et sa (non) gouvernance, droits humains, censure. Et bien sûr aussi d’argent, parce que tout ça coûte des sous et de la rémunération des créateurs et créatrices. Ça met le doigt sur les rapports de pouvoir. Et ça n’oublie pas les logiciels libres.
C’est à la fois très complet, de mon point de vue, très intéressant et très facile à lire. Stéphane Bortzmeyer écrit en vrai français, pas en jargon. C’est donc un livre à mettre dans toutes les mains. Avec deux bémols, un l’auteur s’obstine à parler de GAFA, moi je préfère GAFAM parce que ça permet de bien mettre l’accent sur le fait que Microsoft fait partie du lot, ça c’est le premier point. Le deuxième c’est que GAFAM ne peut pas être confondu avec un autre mot à l’oral (passé simple ou imparfait du verbe gaffer par exemple). L’autre truc qui m’a un peu freiné dans ma lecture ce sont les notations du type « détails ici » qui permettent de naviguer ans le livre, mais d’un autre côté, ne permettent pas de revenir facilement là où on était.
Au livre est adossé un site avec un glossaire des termes employés dans le livre et d’autres informations.
Reste une question, est-ce que le livre est dépassé ? J’ose espérer que son auteur a eu le temps de décolérer et pourra nous en dire plus. Mais à mon avis, à peu près tout reste d’actualité. Le seul point qui a vraiment changé, c’est que plus aucune ou aucun politique français ne se hasarderait à parler d’Internet comme une zone de non-droit (je suis peut-être optimiste).
Il est sous licence Édition équitable.
Note : +🐧 +🐧 +🐧
Cyberstructure : L’Internet, un espace politique – Stéphane Bortzmeyer, C&F éditions, décembre 2018, version imprimée 22 €, ISBN 978-2-915825-87-9, version numérique, EPUB sans DRM, 9 €, ISBN 978-2-915825-88-6 (mars 2019).
Le Pouvoir des langues
C’est un recueil d’articles du Monde diplomatique avec une couverture souple plutôt qu’un « vrai » livre. En cadeau de Noël ça risque de ne pas être très présentable. Ceci mis à part c’est absolument passionnant. Ça parle des langues surtout du point de vue géopolitique, d’ailleurs le sous-titre est parlant : « Identités, domination, résistance » qui résume tout à fait le propos.
On apprendra ainsi que langues et systèmes d’écriture ne sont pas liés, qu’il n’y a plus que 7100 langues vivantes dans le monde (en 2018 Software Heritage recensait plus de 8500 langages informatiques), qu’il existe « quatre-vingt dialectes » en Chine, que les Arabes ne parlent pas tous le même arabe ou que le monolinguisme des instances de l’UE coûte plus cher que le système de traductions. C’est bien illustré et documenté et en plus il y a une carte de la « Bataille des écritures » avec la répartition des systèmes d’écriture.
Accessoirement, les frais de port sont gratuits.
Note : +🐧 +🐧 +🐧
Le pouvoir des langues : Identités, domination, résistance - Le Monde diplomatique, « Manière de voir » #186, décembre 2022 - janvier 2023, version papier : 8,50 €, PDF 6 €.
Qui a voulu effacer Alice Recoque
Le livre a fait l’objet d’une très intéressante présentation dans le numéro 23 de 1024 (pdf), le bulletin de la SIF (Société Informatique de France) en avril 2024.
Il se lit vite et plutôt bien. Il est assez décevant d’un côté, parce que Marion Carré, n’a pas rencontré Alice Recoque et que les éléments biographiques sont assez réduits. Les deuxième et troisième premiers chapitres s’étalent, assez longuement de mon point de vue sur la famille et l’adolescence d’Alice Recoque, enfin assez longuement… Comme il y a peu d’éléments biographiques, l’autrice étend son propos à la place des femmes dans les écoles d’ingénieurs, puis dans celle des entreprises informatiques et des rôles de pouvoir. Et ça plutôt vraiment intéressant. Grosso modo (et toutes proportions gardées, cela va de soi), c’est assez proche, mais en très nettement plus complet et détaillé de mon hommage à Alice Recoque et ça ne répond pas vraiment à la question du titre.
Il y a une bibliographie bien intéressante.
Qui a voulu effacer Alice Recoque ?- Marion Carré, Fayard, 28/02/2024, version papier ISBN 978-2-213-72659-5, 20 €, version numérique ISBN 978-2-213-72891-9 EPUB avec DRM (pas de copier-coller), 14,99 €.
Note : +🐧 +🐧 (parce que les DRM ça compte dans la note)
L’intelligence artificielle expliquée : des concepts de base aux applications avancées de l’IA
Écrit par David Brenet, responsable informatique et enseignant au CNAM, c’est un gros pavé (430 pages, aérées et écrites assez gros cela dit) qui porte bien son nom. Il fait un tour assez complet de la question : définition, domaines de l’IA, l’IA et les maths, cas pratique et même un tutoriel d’un programme en Python. Il aborde aussi la question du métier de développement informatique et des métiers de l’IA ainsi que celle de l’éthique.
Sur le plan rédactionnel, il se lit bien malgré quelques cuirs (des « maladies médicales ») et tournures impropres (langue « francophone » ou « anglophone ») et imprécisions (c’est un logiciel libre donc c’est gratuit).
Ce qui m’a ennuyée, d’où la note, c’est : le manque de références (du style McKinsey cité une fois et encore, ce n’est qu’un graphique), la rédaction résolument masculine, le tout-GAFAM, la qualité des captures d’écran aux thèmes sombres dont le rendu est quasiment illisible sur du papier et l’absence de recul sur le sujet. L’auteur est très visiblement un enthousiaste des IA.
Soit dit en passant, il parle des NFT comme un secteur en plein épanouissement alors que j’ai l’impression que c’est plutôt l’inverse.
Si le sujet vous intéresse, ça reste tout de même une bonne base.
Note : +🐧 (parce que l’absence de version EPUB et la mauvaise qualité des illustrations ça compte aussi dans la note).
L’intelligence artificielle expliquée : des concepts de base aux applications avancées de l’IA - David Brenet, éditions ENI, février 2024, ISBN : 978-2-409-04356-7, 32 €
L’astronomie au féminin
Ce livre de Yaël Nazé, Ingénieur des télécommunications et docteur ès sciences spécialisée en astrophysique, est non seulement intéressant, mais en plus l’EPUB est bien fichu : les appels de note sont adaptés aux gros doigts, ils sont sous cette forme {1}.
L’auteur dresse le portrait de quelques-unes des femmes astronomes, majoritairement britanniques et américaines qui ont eu une influence clé en astronomie : découverte (Caroline Herschel par exemple), système de classement (Williamina Fleming, entre autres), etc. on y apprend que l’embauche des femmes dans certains observatoires, celui de l’Université de Harvard par exemple, était dû au fait qu’on les payait (nettement) moins que les hommes. Dans d’autres cas, se faire accepter par l’observatoire a été une bataille (pas toujours gagnée).
Avec ces portraits, Yaël Nazé explique aussi leurs découvertes. On en apprend au moins autant sur l’astronomie que sur les vies des femmes portraiturées dans le livre. C’est court et bien rédigé et il y a une bonne bibliographie (essentiellement en langue anglaise malheureusement).
Note : +🐧 +🐧 +🐧
L’astronomie au féminin - Yaël Nazé, CNRS, 06/11/2014, version papier (qui semble épuisée) ISBN 978-2-271-08247-3, version PDF ISBN 978-2-271-08288-6, 14,99 €. Il y a aussi une version EPUB, que j’ai empruntée sur Paris Bibliothèques, mais je ne trouve pas la référence pour l’acheter.
Chroniques de l’espace
Écrit par l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet, ces chroniques de l’espace ont été l’objet d’une série estivale sur France Inter en 2019. Il s’agit donc d’un livre assez court composés de nombreuses petites séquences. Et il m’a profondément agacée. Autant quand l’auteur parle de l’espace en tant que tel, c’est intéressant, autant par ailleurs, c’est plutôt sexiste et ça m’a mis en pétards.
Chapitre 11, Piétons du cosmos, l’auteur cite les noms des hommes puis arrive cette phrase :
Les premières femmes à sortir dans l’espace ont été une Russe et une Américaine, et en 1988 ce fut le tour d’un Français, Jean-Loup Chrétien, sorti six heures lors d’une mission de la station spatiale russe Mir.
Chapitre 16, Femmes en orbites (le gras est de moi)
Pour finir sur une note humoristique, l’astronaute américaine Heidemarie Stefanyshyn-Piper a réalisé en 2008 une première spatiale insolite : alors qu’elle effectuait une sortie extravéhiculaire dans le cadre d’une mission à bord de la navette Endeavour, elle a malencontreusement lâché sa trousse dans l’espace ! Il n’y avait pas de rouge à lèvres mais deux pistolets à graisse, un couteau à mastiquer et des moufles.
Chapitre 27, LISA (le gras est de moi)
Lisa n’est pas le prénom d’une belle astronaute candidate à la première mission humaine sur Mars, non, c’est celui d’un futur détecteur placé dans l’espace chargé de capter des ondes gravitationnelles.
En prime, la bibliographie n’est pas très intéressante, ce sont surtout des œuvres de fiction.
Note : -👎 -👎
Chroniques de l’espace - Jean-Pierre Luminet, Cherche Midi, 22/08/2019, version grand format ISBN 978-2-7491-6248-5, 14,80 €, version EPUB sans DRM ISBN 978-2-7491-6368, 9,99 €, version poche chez Pocket ISBN 978-2-266-30874-8, 7,70 €.
Si tout ça ne vous inspire pas, offrez des tournevis Facom, tout le monde a envie d’avoir des tournevis Facom, la Rolls des tournevis, mais en mieux.
Sinon, bonnes lectures.
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