Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
- 19 novembre -
Quand j’ai écrit que Le web progressiste aurait intérêt à migrer sur Mastodon, pas sur Bluesky, j’ai tout de suite senti qu’il y avait un problème. Ou une limite à mon raisonnement. En réalité, il y en a plein, et je voudrais vous en partager une.
Pour faire simple, je suis en train de me demander si le problème, c’est TwitterX (dans le cas présent, je suis certain que demain ou après-demain, ce sera Bluesky), ou si ce n’est pas plutôt un certain type de réseaux sociaux numériques.
Dominique Cardon, dans l’illustration ci-dessous, issue de son incontournable Culture numérique, typologise quatre familles de relations en ligne. Parmi elles, il y a la famille des réseaux « phares ». Ce sont eux qui m’empêchent de dormir en ce moment.
Les caractéristiques d’un réseau phare sont les suivantes : des réseaux affinitaires, où l’on suit potentiellement de très nombreuses personnes, sans que ce soit des ami⋅e⋅s ou même des connaissances. Ce type de réseau favorise donc structurellement l’émergence d’influenceur⋅se⋅s, qui capitalisent (car il s’agit bien d’un capital social) plusieurs milliers (millions) de followers. C’est également un réseau qui encourage la valorisation de soi, puisque chaque publication a pour objectif (conscient ou inconscient) de générer de l’engagement (de nouveaux abonnés, un like, une republication, etc.). C’est enfin un réseau qui peut devenir une incroyable (et déformée) chambre d’écho, quand elle attire à elle deux profils particuliers d’influenceur⋅se⋅s : les journalistes et les politiques. Notons que ce sont ces derniers qui ont le plus d’intérêt à rester sur ces réseaux sociaux, y compris quand ceux-ci sont toxiques.
Mon interrogation est simple : ce type de réseau social est-il encore utile, désirable, acceptable ? Est-il émancipateur, quand on voit les logiques algorithmiques qui viralisent le buzz au détriment de la qualité, ou quand on liste les fonctionnalités qui génèrent de l’égo (y compris sur Mastodon) ? Est-il soutenable, quand on voit ce qu’il génère comme fatigue mentale (l’infobésité en partie), ou encore quand on se pose sur la question, insoluble en réalité, de la modération d’un très gros réseau ? Et que penser de cette logique d’influenceur⋅se⋅s (les « phares » du réseau) : est-ce désirable, soutenable ? Est-ce pérenne, pour les influenceur⋅se⋅s et les influencé⋅e⋅s ? On voit bien que ce sont les gros comptes de X qui n’arrivent pas à quitter le réseau, même si quelques exceptions sont notables.
Cette interrogation m’a ensuite fait réaliser que nous n’avons en réalité pas été très « radicaux », ou audacieux en matière de design de réseaux sociaux alternatifs. C’est peut-être le plus gros reproche que je ferais au Fédivers : celui de répliquer (en moins bien, puisqu’on préfère toujours l’original à la copie) des réseaux sociaux dominants comme TwitterX, Instagram, Reddit, etc.
Quand on lit des articles sur la fin des réseaux sociaux tels qu’on les a connus. Que des études montrent que deux tiers des influenceurs américains sont des hommes, très majoritairement conservateurs (et on voit difficilement pourquoi ce serait différent chez nous). Que nos vies sociales sont limitées biologiquement à 150 interactions en moyenne. On peut se poser la question : et si le problème des réseaux sociaux, c’étaient les phares ?
Et si on essayait de construire des bistrots à la place ? De plus petits réseaux, où l’on retrouverait quelques amis après le boulot, mais aussi des inconnus, favorisant les rencontres imprévues. Des petits réseaux dont on changerait régulièrement, parce que chacun nous réserve une ambiance particulière. Des petits réseaux où on se ficherait bien du nombre de followers qu’on a, du nombre de republications que notre dernier post a reçu. Des petits réseaux où les influenceur⋅se⋅s retrouveraient un périmètre plus raisonnable, et préserveraient ainsi leur égo. Est-ce que ce ne serait pas plus sain pour tout le monde ?
Soyons créatifs. Arrêtons d’essayer de construire des phares. (Re)construisons et (ré)investissons plutôt des bistrots. Ou des cafés. Ou des salons de thé. Ou des marchés couverts.
Photo de Paulius Dragunas sur Unsplash
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