Aujourd’hui, les grandes entreprises et administrations publiques hésitent entre continuer à utiliser des logiciels propriétaires ou basculer vers les Logiciels Libres. Pourtant, la plupart des logiciels libres sont capables de bien traiter les données issues des logiciels propriétaire, et parfois avec une meilleur compatibilité.
C’est alors la barrière de la prise en main qui fait peur, et pourtant...
Les logiciels libres
L’aspect « Logiciel Libre » permet une évolution rapide et une plus grande participation des utilisateurs. Les aides et tutoriels foisonnent sur Internet ou sont directement inclus dans le logiciel lui-même.
Enfin, les concepteurs sont plus proches des utilisateurs, ce qui rend les logiciels libres plus agréable à utiliser et conviviaux.
Grâce à la disponibilité des logiciels libres, vous trouverez facilement des services de support techniques et la licence n’est plus un frein à l’utilisation de ces logiciels par votre personnel.
Notre support technique concerne essentiellement les logiciels libres, que ce soit sous forme de services ponctuels ou de tutoriels.
- 26 novembre -
Pas mal encore de discussions et de réflexions en ce moment sur les réseaux sociaux. Je vous partage donc les miennes, sans prétentions (le sujet est vaste et complexe) et un peu en vrac.
D’abord, la sempiternelle question : faut-il quitter X, ou y rester ? J’ai déjà écrit sur le sujet, notamment cet article. Certain⋅es disent que partir, c’est abandonner le terrain. Laisser les gens dans leur bulle. J’en doute réellement. Sur les réseaux sociaux dominants, cela fait longtemps que chacun vit dans sa bulle, des algorithmes de plus en plus précis et complexes (et en partie incompréhensibles même pour leurs développeur⋅se⋅s) s’en assurent. Bien sûr qu’il faut parler avec tout le monde, y compris avec les gens d’extrême droite et les ultraconservateurs (et pareil pour l’extrême gauche d’ailleurs, même si je ne mets pas d’équivalence entre les deux). Mais pas dans des espaces tenus par leur frange la plus radicale, et conçus au bénéfice de leur frange la plus radicale. Je maintiens mon analogie : on doit pouvoir aller discuter avec l’extrême droite, mais on ne pourra pas le faire dans des bars d’extrême droite. Sur ce sujet, je vous conseille de lire Pop fascisme. Comment l’extrême droite à gagné la bataille culturelle en ligne, des journalistes spécialisés Maxime Macé et Pierre Plottu. Blast les a récemment invités à parler de leur livre dans une émission.
Puisque c’est de TwitterX dont on parle, je rappelle quelques chiffres issus de l’étude de référence Digital 2024 France :
- 30% des 16-64 ans utilisent X tous les mois (19% des femmes, et 41% des hommes). Mais seuls 4% le considèrent comme leur réseau social préféré (pages 59 et 60) => X n’est pas un réseau représentatif de la population, et il reste un tout petit réseau face à Facebook, Instagram, Tiktok
- Twitter est le 4ème réseau le moins fréquemment utilisé en France, avant Telegram, Linkedin et Pinterest (page 62) => la plupart des utilisateur⋅ice⋅s de X sont passif⋅ve⋅s
- Alors que Facebook est responsable de près de 60% du trafic sur des sites tiers, X ne vaut que pour… 6% (page 65) => ce n’est pas X qui renvoie du trafic, et c’est de pire en pire
- 20 % des adultes américains inscrits sur le site ont produit 98 % de tous les tweets de ce groupe (source : Pew Research Center) => TwitterX est un réseau phare classique, où un petit nombre crée la discussion
En réalité, l’espace public qui devrait être défendu à tout prix, car permettant de toucher tous les publics sans intermédiation algorithmique, c’est… le kiosque. Saviez-vous que la Loi Bichet du 2 avril 1947 garantit à « la presse d’information politique et générale [d’être] distribuée selon des modalités permettant d’en garantir l’indépendance et le pluralisme ainsi que le libre choix des lecteurs ». C’est pour ça que chez n’importe quel kiosquier (même Relay, qui appartient pourtant à Bolloré), vous trouvez toute la presse papier, sans aucune mise en valeur ou autres quelconques artifices. Nous aurions tellement besoin de beaucoup plus de kiosques, et de leurs pendants numériques ! Hélas, pour des raisons économiques, ils ferment.
Au-delà de la question des algorithmes qui entretiennent les fameuses « bulles de filtres » (dont on a en réalité du mal à cerner l’impact réel, car dans le monde analogique, nous vivons aussi dans des bulles de filtres), il me semble que les défenseur⋅se⋅s de l’idée de rester sur X oublient une chose : personne ne change d’avis sur un réseau social comme X. Jamais. C’est impossible. Ce n’est pas fait pour. Comme Salomé Saqué le dit dans Le Un Hebdo, « personne ne change d’avis en une discussion », « mais plusieurs conversations peuvent permettre d’établir un véritable lien de respect et de confiance avec des personnes qui ne pensent pas comme nous ». Bref, il faut du temps, de la confiance, des liens forts (amicaux ou familiaux) et du respect. Vous pensez pouvoir trouver ça sur X ? Je pense que c’est nier la réalité de cette plateforme, sur le plan de l’interface et sur sa typologie.
Car comme je l’ai exprimé dans mon article Et si le problème des réseaux sociaux, c’étaient les phares ?, je me demande si finalement, toute cette relation à X n’est pas largement irrationnelle, car émotionnelle. Aujourd’hui, la seule chose que vous promet X, c’est d’avoir X milliers de followers, de retweets, de likes. C’est tout, rien que des nombres qui flattent notre égo. En proportion, que du quantitatif, presque rien de qualitatif. Qui a lu votre article, ou votre fil ? Qui l’a compris ? Qui en parle sérieusement avec ses ami⋅es ? Qui s’en est ému⋅e ? Qui en a été désarçonné⋅e dans ses idées ? Qui a pensé contre elle-même ou lui-même en le lisant ? Imaginez un réseau qui cache enfin ces indicateurs quantitatifs. Comme nous serions tous collectivement libérés de nous-même ! Je pense que quitter X est surtout difficile pour celles et ceux qui y ont acquis un gros capital social (mais largement opaque), se sont habitués à des niveaux d’engagements (quantitatifs) vertigineux, et doivent apprendre à en faire le deuil. Un deuil temporaire, si Bluesky prend le relai comme espéré par beaucoup (pas moi), et permanent, si X reste dans l’Histoire du web comme un réseau social unique en son genre.
Pour conclure, je crois que nous n’avons pas encore tout à fait dépassé la question que posait Aaron Swartz au début des années 2010 (preuve supplémentaire s’il en fallait de son incroyable précocité) : « désormais, tout le monde a un droit de parole, il s’agit de savoir qui est entendu ». Ce qui me désole, c’est que depuis 2006, date de création de Twitter, nous ayons finalement si peu progressé dans notre réflexion collective des enjeux numériques. Que nous soyons toujours incapables de proposer d’autres espaces de discussions en ligne, adaptés à nos lois, à notre culture, à nos valeurs politiques. Il y a toujours un impensé, celui de la technique qui serait neutre, donc apolitique. Il y a aussi une absence réelle de stratégie, de vision. Et il y a enfin une priorisation qui est très claire. Lorsque les enjeux sont économiques (comme avec l’IA), l’UE, la France, la BPI savent investir et se mobiliser. Mais lorsque les enjeux sont démocratiques, il n’y a plus personne…
Photo à la une de Martin Robson
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